La vie sauvage des animaux domestiques

(...) ce documentaire animalier, réalisé par Dominique Garing en collaboration avec Frédéric Goupil, est avant tout destiné aux enfants. Si le commentaire lu en voix off (encore !) par André Dussollier tombe souvent dans un anthropomorphisme gnangnan (...) les images, elles,
finissent par piquer la curiosité. Problèmes de territorialité entre poules, suspense du renard rôdant alentour, cigogne becquetant une
grenouille, etc. Courant sur une année entière, les prises de vues révèlent un monde plus exotique qu’il n’y paraît, mais pas vraiment
palpitant. Où l’on apprend, entre autres, moult anecdotes sur les cochons. Saviez-vous, par exemple, qu’ils nagent toujours vers la terre
(c’est la raison pour laquelle les marins les embarquent à bord de leurs navires) ? Alors ? Elle est pas belle, la vie (animale) ?

Certains puristes reprocheront peut-être à cette méta-fiction animalière de se faire passer pour un documentaire : qu'importe. La joie est là, l'étrangeté aussi, et l'utopie revendiquée d'un point de vue sur le monde qui passerait par le regard d'animaux provisoirement libérés de l'asservissement où nous les tenons.

Un film avec des animaux, préservant le mystère de leur présence à nos côtés, plutôt que sur des animaux, purs prétextes à la maîtrise idéologique et imaginaire du récit. Un film qui est du coup, toutes choses égales par ailleurs, au documentaire animalier ce qu'Etre et avoir de Nicolas Philibert est au document sur l'éducation.

A partir de 4 ans, même si, au-delà de 6 ans, il semble difficile de se passionner pour « la Vie sauvage des animaux domestiques», les tout-petits, eux, aimeront sûrement cette découverte en (jolies) images du quotidien d’une basse-cour. Sur une base scénaristique simplissime — en l’absence du fermier, malade, les bêtes sont livrées à elles-mêmes — Dominique Garing raconte cochons, vaches, poules, lapins : où ils dorment, ce qu’ils mangent, combien ils ont des bébés…