Cet été-là

Cet été- là, c’est celui où tout bascule dans la vie de Dune, 11 ans qui attend avec impatience depuis toujours juillet pour passer ses vacances avec sa meilleure amie Mathilde, 9 ans, dans les Landes, la première traversant en famille la France pour rejoindre la seconde qui y vit. Car cet été- là, quelque chose cloche. Ou plutôt un ensemble de choses. La crise de couple de moins en moins cachée que vivent ses parents, Mathilde qui tarde à grandir alors que Dune regarde, elle, de plus en plus, avec curiosité et envie, vers les grands, ces ados du coin qui vivent leurs premiers amours. En adaptant avec Delphine Gleize (La Permission de minuit) une BD japonaise éponyme signée par Jillian et Mariko Tamaki, Eric Lartigau s’aventure sur le terrain embouteillé du passage de l’enfance à l’adolescence. Dire qu’il révolutionne le genre serait mentir. Mais à l’image de son précédent film, #Jesuislà avec Alain Chabat, sa sensibilité jamais mièvre lui permet de trouver le bon ton et la bonne distance – toujours à hauteur d’enfants, jamais du point de vue des adultes – pour raconter ce moment de perte d’innocence, où les phrases des plus grands qui vous passaient par-dessus la tête viennent soudain vous impacter. Sans compter évidemment le talent de l’homme qui révéla Louane dans La Famille Bélier à diriger des débutants épatants de naturel (Rose Lou Pellicer, Juliette Havelange) face à un casting d’adultes de premier plan (Marina Foïs, Gaël Garcia Bernal, Chiara Mastroianni…) dans des rôles secondaires mais essentiels. Une chronique estivale au charme fou.