La Brea
NBCUniversal

Un gouffre engloutit Los Angeles et propulse un groupe hétéroclite de Californiens au cœur de la préhistoire. C'est moche, c'est idiot, mais ça fascine toujours.

Il faut à peine 20 minutes à La Brea pour lâcher le "L-Word". Perdu dans une luxuriante forêt étrange, un rescapé du gouffre qui vient d'engloutir inexplicablement un quartier de Los Angeles lance à ses camarades de survie paumés : "Peut-être qu'on est dans un épisode de Lost..." Oui, la nouvelle série à suspense qui débarque ce soir sur TF1 est clairement dans la veine du grand classique de Damon Lindelof et JJ Abrams, qui n'en finit plus de faire des petits. Attention spoilers !

Alors que Manifest atterrit ce mois-ci sur Netflix, La Brea déboule en clair sur la première chaîne et en prime time, et vous allez en redemander ! D'une efficacité redoutable, ce nouveau drama à tiroirs envoie un groupe de Californiens se perdre dans une faille qu'on devine très vite être spatio-temporelle (c'est le twist de l'épisode 1). Dans ce monde perdu, il y a des tigres à dents de sabre et des paresseux géants. Des espèces du Pléistocène supérieur (environ 10 000 ans avant J.C.) éteintes depuis des lustres... Car oui, nos survivants ont bel et bien plongé vers le passé. Ils sont coincés dans la préhistoire et d'autres surprises les attendent...



La Brea enchaîne un twist à la minute, et tente de garder cohérent un scénario passablement alambiqué qui cherche constamment à estomaquer le spectateur. Tout cette histoire vole franchement au ras des pâquerettes de la SF et nous rejoue grossièrement quelques airs de Retour vers le futur avec des sabots de plomb. Les dialogues et les personnages (le casting est particulièrement faible) sont tellement ringards qu'ils semblent avoir été écrits par une intelligence artificielle. Et l'esthétique ne sauve rien. Au contraire. La réalisation est horriblement passive. Surtout, les effets spéciaux sont désastreux et empêchent trop souvent de se projeter. Les visuels des créatures préhistoriques, notamment, sont tout simplement indignes d'une production de 2022.

Avec ses (énormes) défauts, La Brea fascine pourtant. Son concept lostien diablement bien fichu parvient à aiguiser notre intérêt plus que de raison. Pourquoi la faille ? Pourquoi eux ? Comment rentrer ? La curiosité prend le pas sur le bon sens. Oui, La Brea - dont la saison 2 vient de commencer aux USA - est la définition même du plaisir coupable.