Toutes les critiques de Quand une femme monte l'escalier

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    "Quand les employées de bureau rentrent chez elle, nous commençons à travailler". La voix off est mélancolique, le sujet, puissant : Mikio Naruse fait le portrait d’hôtesses de bar tokyoïtes des années 60, des filles perdues, désirées par les hommes mais pas assez respectables pour les retenir. Mama est l’une d’elles, la plus belle, la plus digne. Bien qu’acculée par les dettes, elle résiste aux séducteurs. Combien de temps encore ? Avec une précision documentaire, qui établit le dilemme auquel sont confrontées ces femmes, ruinées par leur train de vie coûteux et des familles à charge, Naruse décrit un mode de vie aliénant, si proche et si lointain à la fois. Etrangement resté inédit en salles en France, Quand une femme monte l’escalier (1960) est une remarquable étude de mœurs, féministe avant l’heure. Rattrapage obligatoire.