Toutes les critiques de Deux Soeurs Pour Un Roi

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    Fidèle au roman de Philippa Gregory, le film entend rétablir l'équilibre en mettant en lumière le parcours de Mary, plus discrète. Mais, dès le départ, la lutte est inégale entre les deux soeurs. Malgré tous ses efforts, Scarlett Johansson est handicapée par un rôle qui la condamne à seulement réagir. Natalie Portman, plus exposée dans tous les sens du terme, s'en tire bien mieux. Écrasé par l'ampleur des enjeux, le jeune réalisateur Justin Chadwick n'arrive pas à se ménager suffisamment d'espace pour raconter l'histoire autrement que par le texte.

Les critiques de la Presse

  1. Trahison, vengeance, pouvoir et ambition… Deux sœurs pour un roi, drame historique sur la rivalité entre Anne et Marie Boleyn, baigne dans une atmosphère… tendue. Depuis Match Point, on savait que Scarlett Johansson pouvait jouer les garces avec un vrai talent ; ce film prouve qu’à ce petit jeu-là Natalie Portman est plus douée qu’elle. Entre Elizabeth l’Age d’or et la série Tudors, Henry VIII et ses descendants captivent toujours autant. Justin Chadwick nous envoûte avec une fresque aux costumes et aux paysages magnifiques. Une leçon d’histoire et d’amour sur fond de « garce attitude » jubilatoire.

  2. Le JDD
    par Barbara Théate

    Dans l'esprit d'Elizabeth, Justin Chadwick signe une fresque historique somptueuse et élégante, qui souligne le rôle peu enviable réservé aux femmes, instruments méprisés des jeux de pouvoir. Discrète et soumise, la blonde Scarlett Johansson a un peu de mal à s'imposer face à l'ambitieuse et manipulatrice Natalie Portman.

  3. Elle
    par Françoise Delbecq

    Dans cette débauche de costumes et de décors mirobolants, la blonde Scarlett Johansson et la brune Natalie Portman tirent leur épingle d'un scénario à la fois tarabiscoté et d'une simplicité déconcertante qui pourrait se résumer ainsi: un coup je t'aime, un coup je ne t'aime pas...

  4. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Cour royale, ton univers impitoyable ! Cette belle reconstitution historique est adaptée d’un roman de Philippa Gregory qui s’inspire de la réalité historique et imagine une rivalité entre les deux filles Boleyn, toutes deux maîtresses d’Henry VIII. Ce récit romanesque est surtout prétexte à une peinture sans fard du rôle des femmes à l’époque: être une monnaie d’échange. L’obéissante Mary accepte son piège, Anne la rebelle se bat pour gagner une place forte et des miettes de liberté. Trois belles actrices -Kristin Scott Thomas, mère réduite au silence, les rivales Natalie Portman et Scarlett Johansson- illustrent avec conviction cette condition féminine.

  5. Paris Match
    par Christine Haas

    Le scénariste Peter Morgan prend quelques libertés fantaisistes avec la vérité pour imaginer un soap opéra à la cour des Tudor, montrée comme un foyer d'intrigues sexuelles et de jeux de pouvoir. La modernité de la mise en scène télescope la palette de couleurs à la Hans Holbein. Justin Chadwick signe une escapade superficielle mais amusante.

  6. Fluctuat

    Difficile exercice que le drame historique, surtout quand comme dans Deux soeurs pour un roi on s'empare d'un récit aussi riche et complexe et qu'on ne s'appelle pas [people rec="0"]Stanley Kubrick[/people] (au pif). En gros, l'intrigue oui, le film beaucoup moins.
    - Exprimez-vous sur le forum cinémaAu moment où Canal diffuse Les Tudors, Deux soeurs pour un roi sort en salles. Inutile de chercher, c'est la même histoire. Celle d'Henry VIII donc, le roi d'Angleterre le plus sulfureux, grand héros tourmenté et versatile, qui fera scission avec l'église catholique au risque de rentrer en conflit avec l'Espagne et de mettre l'Europe à feu et à sang, tout ça pour les beaux yeux d'Anne Boleyn, sa maîtresse qui n'avait qu'un rêve, être reine. Mais ça on le savait déjà et il faut bien de la nouveauté. Deux soeurs pour un roi prend ainsi le parti d'ajouter à son récit la deuxième soeur Boleyn, Mary, moins connue, avec qui pourtant Henry VIII eut une idylle, avant Anne, et aussi son seul fils, bâtard forcément. Film à trois voix donc, avec Mary (Scarlett Johansson, pas mal) dans le rôle de la jeune fille sainte et pure toujours prête au sacrifice, Anne (Natalie Portman, plutôt convaincante) dans celui de l'ambitieuse et manipulatrice, féministe avant l'heure, et enfin Henry Tudor (Eric Bana, bof), l'homme prêt à faire sombrer son royaume pour les plaisirs de la chair, un esthète tragique et passionné.Deux soeurs pour un roi, comme tout récit de cour qui se respecte, ne cesse de parler de trahison, conspiration, manipulation, filiation et jalousie. Tout n'est que secret d'alcôve, stratégie en sous main pour atteindre le pouvoir, les femmes y sont les pantins des hommes (à la fois pas tant que ça, c'est aussi le propos du film), et surtout à travers l'histoire sentimentale qui unit les soeurs Boleyn, se dessine un drame amoureux aux résonances politiques. Car derrière ce récit de coeur c'est du destin de l'Angleterre dont il est question, et sa vérité n'est pas cachée dans la complexité administrative du pouvoir, mais dans quelque chose de beaucoup plus trivial, le cul. Voilà à quoi tient l'Histoire, à la frivolité d'un roi lassé de sa reine et qui dans ses conquêtes rencontra en Anne une ambitieuse qui fera naître une telle frustration chez lui que la face du pays en sera changée à jamais. Le temps des rois était finalement plus romanesque que nos tristes démocraties. Pour ce qui est du film, il n'est pas à la hauteur de son récit, hésitant entre académisme et grandiloquence, il survole la complexité de l'intrigue, tout est filmé au bulldozer avec bande son surchargée, bref, c'est du lourd. Deux soeurs pour un roi
    De Justin Chadwick
    Avec Scarlett Johansson, Natalie Portman, Eric Bana
    Sortie en salles le 2 avril 2008
    Illus. © Wild Bunch Distribution
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