Toutes les critiques de Atarrabi et Mikelats

Les critiques de Première

  1. Première
    par Thierry Chèze

    Chantre d’un cinéma délicieusement littéraire pour les uns, insupportablement chichiteux pour les autres, où le phrasé de ses comédiens rappelle ceux de Bresson et Rohmer, Eugène Green s’attaque ici à un mythe de la culture basque. Deux frères, Atarrabi et Mikelats sont confiés à leur mère au diable avant que, devenus jeunes adultes, le premier ne décide de s’enfuir, tandis que le second reste. Tourné en basque, ce film détonne forcément dans le paysage cinématographique français et cette ode radicale à la spiritualité en laissera beaucoup sur le bord du chemin. Elle n’est jamais meilleure que dans ses premières minutes où règne un délicieux sentiment d’autodérision, mais perd de sa puissance quand l’esprit de sérieux prend le pouvoir pour ne plus le lâcher. Le bonheur enfantin d’un Rohmer filmant Les Amours d’Astrée et de Céladon fait ici cruellement défaut.