Nom de naissance Hervieu
Genre Homme
Avis

Biographie

Paul Hervieu est un romancier et dramaturge français du XIXème siècle né le 2 septembre 1857 à Neuilly-sur-Seine. Dans des œuvres essentiellement destinées à la haute société de son époque, il s’emploie à dénoncer et fustiger les vices mondains de la bulle littéraire. Il est aussi l’instigateur de l’un des plus grands succès de la mythique comédienne Sarah Bernhardt, grâce au drame historique qu’il lui dédie, Théroigne de Méricourt (1902).Jeune, Paul Hervieu se destine à une carrière d’avocat. Après avoir obtenu son diplôme, il s’inscrit au Barreau et fréquente pendant un temps les milieux politiques. Il est nommé attaché d’ambassade à Mexico en 1881. Cependant, il ne conserve pas longtemps son poste car une autre passion le taraude depuis toujours, les belles-lettres. Résolu à assouvir sa passion et à suivre cette vocation littéraire, il consacre la majeure partie de son temps à l’écriture et se met à fréquenter des salons littéraires en vogue tels que celui de Madame de Pierrebourg - dont il devient également l’amant - et celui célèbre de Madame Émile Straus (née Geneviève Halévy).Dans ces cercles littéraires réputés, il côtoie le beau monde et fait des rencontres cruciales pour le reste de sa carrière avec des écrivains comme Marcel Proust, Henri Meilhac, Ludovic Halévy, Guy de Maupassant, des aristocrates tels que la Princesse Mathilde, le Prince Georges Bibesco et des comédiens et autres artistes notamment, Réjane, Lucien Guitry et Edgar Degas.En 1883, il devient l’ami intime du célèbre écrivain et journaliste français Octave Mirbeau, qui dira d’ailleurs de lui dans l’Écho de Paris : « Ce qui caractérise le talent de M. Paul Hervieu, c’est cette chose rare et grande qu’on rencontre très peu, dans les poètes : la conscience. »La même année, il participe à la rédaction de la nouvelle revue de Mirbeau, Les Grimaces. Aux côtés d’Alfred Capus et d’Étienne Grosclaude, il prend comme pseudonyme Liris et s’attelle « à faire grimacer tout ce faux monde de brigands impunis de la finance » selon l’expression de Mirbeau. L’hebdomadaire satirique franchement antisémite, qui n’existera pas longtemps, fustige ceux qu’il considère comme des opportunistes. Pourtant les deux compères ne seront pas totalement d’accord, notamment lors de l’affaire Dreyfus. Mirbeau est un Dreyfusiste et Hervieu, un Dreyfusard, ce qui lui coûtera d’ailleurs d’essuyer une fin de non recevoir à sa première candidature pour l’Académie française. Dans ses œuvres, des romans psychologiques et mondains et des pièces de théâtre prêchant la morale, il expose comme le fait alors Paul Bourget, les problèmes sociaux contemporains auxquels il est sensible. Il fait ainsi évoluer des personnages motivés par le seul sens du devoir, prônant des conventions sociales particulièrement rigides.Ses protagonistes d’une logique implacable sont totalement dénués de cette humanité qui ramollirait leur sacro-sainte morale. Compte tenu de la pensée radicale de ses personnages, les dénouements des œuvres de Paul Hervieu sont la plupart du temps tragiques. On voit ainsi, mis en scène dans un milieu résolument aristocratique, le remariage d’une femme divorcée dans Le Réveil (1905), une femme adultère dans L'Énigme (1901) et le devoir inconditionnel qu’est l’éducation des enfants dans La Course du flambeau (1901). En 1900, il est enfin élu à l’Académie française succédant à l’auteur dramatique et poète Édouard Pailleron au fauteuil 12. On compte parmi ses romans notamment : Diogène le chien (1882), La Bêtise parisienne (1884), L'Exorcisée (1891), Peints par eux-mêmes (1893), L'Armature (1895) ; et parmi ses autres pièces de théâtre : Point de lendemain (1895), La Loi de l'homme (1897), Bagatelles (1912), ainsi que Les paroles restent (1892) et Les Tenailles (1895) dont le succès lui vaut d’être reconnu par ses contemporains comme le tenant de la renaissance de la tragédie classique. Il est à noter que ses œuvres ne sont alors appréciées que des initiés, le grand public n’ayant pas trouvé d’attrait particulier à sa littérature.Il s’éteint le 25 octobre 1915 à Paris.