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 Woody Allen retrouve sa légèreté avec Midnight in Paris.Clarifions la chose d’entrée de jeu : Carla Bruni Sarkozy a un rôle insignifiant dans le nouveau Woody Allen et elle n’est pas particulièrement incroyable. A vrai dire, son personnage de guide touristique aurait pu être tenu par n’importe quelle actrice française à qui un cameo chez Woody Allen aurait été plus profitable qu’à notre Première Dame…Indépendamment de ce choix discutable (comme celui, d’ailleurs, de Gad Elmaleh, sous-employé, qui apparaît dans 4 plans de 5 secondes chacun), Minuit à Paris est un film léger et charmant dont le postulat obéit à une licence poétique dont Allen a le secret (rappelons-nous de La rose pourpre du Caire, Alice ou Harry dans tous ses états) : soit un écrivain raté, auteur de scénarii pour Hollywood, qui, un soir d’ébriété, se retrouve catapulté dans le Paris des années 20 où il croise Hemingway, Fitzgerald, Picasso, Dali, j’en passe. Le même bond dans le passé se reproduit chaque soir… Réflexion sur la création et le temps qui passe (c’était mieux avant ?), Minuit à Paris est le film d’un vieux monsieur toujours alerte et lucide, qui ne craint pas de faire son autocritique (qui incarne mieux que lui l’immobilisme dont son personnage semble prisonnier ?) tout en rendant hommage aux artistes qui l’ont marqué. Si Minuit à Paris n’échappe pas toujours à la facilité, voire à l’explication de texte, il brille par ses dialogues supérieurement subtils et par l’interprétation d’Owen Wilson, personnage naturellement allenien avec son art du décalage unique.Par Christophe Narbonne