En mai 2012, l’absence de toute réalisatrice en compétition officielle du Festival de Cannes avait déclenché une polémique, initiée par une tribune du collectif féministe La Barbe. Bérénice Bejo, maîtresse de cérémonie, avait trouvé la controverse « injuste » et Thierry Frémaux, délégué général du Festival, avait estimé que les féministes se trompaient de cible…Premiere.fr avait rencontré sur la Croisette Céline Sciamma, la réalisatrice des remarqués Naissance des pieuvres et Tomboy, alors Présidente du jury de la révélation France 4 de la Semaine de la Critique. Interrogée sur la place des femmes cinéastes à Cannes, Céline Sciamma avait reconnu que le Festival ne constituait que « le bout du chemin pour les films » et que ce sont les processus de production cinématographique qui doivent être questionnés en amont. Finalement, la question de la féminisation de la sélection cannoise demeure d’après Céline Sciamma la même que celle du renouvellement des générations, les cinéastes internationaux les plus « légitimes » étant aussi les plus âgés. Voilà pourquoi la réalisatrice insiste sur le phénomène d'identification : « Il est important pour les jeunes femmes qui veulent devenir cinéastes, et surtout pour les jeunes femmes qui n’imaginent même pas que c’est possible, d’avoir des référents et de voir sur ce tapis rouge monter des femmes. » Propos recueillis par Damien Leblanc