GALERIE
© 2023 CTMG, Inc. All Rights Reserved. **ALL IMAGES ARE PROPERTY OF SONY PICTURES ENTERTAINMENT INC. FOR PROMOTIONAL USE ONLY.

La conclusion italienne pour la franchise vigilante de Denzel Washington : un western qui balance entre immobilisme et ultra violence.

Sorti à la fin de l'été au cinéma, Equalizer 3 est à présent disponible en VOD. L'ultime opus porté par Denzel Washington vaut-il le coup ? Voici notre critique.

Equalizer, au fond, est un western : la série 80’s d’origine était l’héritière, actualisée et modernisée, de programmes comme Au Nom de la loi avec Steve McQueen ou Have Gun - Will Travel avec Richard Boone ; des séries avec un justicier solitaire exerçant la vengeance par la poudre et le canon au nom de celles et ceux qui la méritent. Et en guise de conclusion, Equalizer 3 s’empare pleinement de cet héritage western en coinçant son héros blessé dans une petite ville isolée et tranquille d’Italie du sud -une petite ville qui est menacée par un gang de mafieux violents et qui sera défendue tous flingues dehors par son nouveau citoyen d’honneur. Autant dire que ça pourrait se dérouler sur la Frontière, vers 1860. Là, nous sommes en 2023, et le film se croit obligé de croiser cette intrigue avec une autre, très peu convaincante, de trafic de drogue organisé par des terroristes de Daech (car qu’y a-t-il de pire qu’un terroriste ou un dealer au cinéma ? Un terroriste-dealer, sûrement).

GALERIE
Sony Pictures

La première partie d’Equalizer 3 est formidable : Denzel Washington, convalescent et immobilisé dans une ville de carte postale, se promène va chez le poissonnier, flirte avec la tenancière d’un café. Si l’on en vient rapidement à désirer le retour de la violence -c’est évidemment sur ce drôle de sentiment que les films de vigilante fonctionnent- Après la baston limite hardcore de la scène d’ouverture, cette suspension du temps et donc de la violence est remarquable, au point qu’on pardonne à peu près les clichés italiens enfilés façon Luca de Pixar (les gangsters napolitains qui préparent leur vengeance en mangeant des spaghettis dans leur cuisine). L’autre truc remarquable étant la façon dont le réalisateur Antoine Fuqua sait bien tirer partie de la dimension mythologique de sa star Denzel, qui a une façon bien à lui de faire le vide autour de lui à l’écran -pas seulement être seul face au paysage, comme le dit une certaine définition du western, mais aspirer tout l’oxygène d’une scène, en devenir le centre de gravité absolu (c’était un des trucs de leur remake des Sept mercenaires : comment faire un film d’équipe avec Denzel ?).

Voir ce centre de gravité vaciller et se fissurer est tout aussi un beau moment de cinéma, comme lors de ces retrouvailles entre Denzel et Dakota Fanning, sa protégée de Man on Fire il y a près de 20 ans. A la fin du film, McCall retrouvera ce passionnant côté justicier prolo yankee, archange vengeur de l’Amérique endettée post-crise des subprimes (on se souvient que dans le premier Equalizer son job officiel était vendeur dans une espèce de Leroy Merlin américain, et châtiait les coupables avec un arsenal glané au rayon quincaillerie). C’est ce genre de choses qui fait qu’un Equalizer, malgré son ultra violence parfois ras du front, est infiniment préférable à n’importe quel actioner fluo qui tente de prendre la relève de John Wick.

Bande-annonce :


Denzel Washington : "On ne m'a jamais proposé Man on Fire 2. Je l'aurais sans doute fait, d'ailleurs..."