Blacklight : Une "Neesonade" à voir ou pas ?
Wild Bunch

Où se situe ce film de castagne sur une échelle allant de Taken 3 au Territoire des loups ?

Travis Block intervient pour le compte du FBI lorsque toutes les autres options ont été épuisées. Ses méthodes impliquent souvent la manière forte. Quand on lui ordonne de faire taire un agent qui souhaite révéler à la presse les méthodes du Bureau, il comprend qu’il est devenu le pion d’une terrible machination. Déterminé à faire éclater la vérité, il se lance dans un combat contre ceux avec lesquels il a l’habitude de travailler. Mais lorsque ses adversaires s’attaquent à ses proches, Travis retourne ses méthodes contre ses anciens employeurs et il n‘aura aucune pitié.

TF1 diffusera ce soir Blacklight, l'un des multiples films d'action tournés par Liam Neeson depuis le succès de Taken, en 2008. Avant cette production de Luc Besson, l'acteur irlandais alternait entre films ambitieux (La Liste de Schindler, Gangs of New York...), blockbusters hollywoodiens (Star Wars, Kingdom of Heaven...) ou rom-coms (Love Actually). Mais depuis une quinzaine d'années, il multiplie surtout les rôles de héros vengeurs, devant défendre la veuve et l'orphelin dans des quartiers chauds, à bord d'un train ou d'un avion... A quelques exceptions près (Quelques minutes après minuit, de Juan Antonio Bayona, en 2016 ou Silence, de Martin Scorsese, en 2017).
 

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Où se situe Blacklight au sein de cette filmo bourrée d'action ? Le film de Mark Williams, sorti début 2022, est-il aussi insupportable que le surcoupé Taken 3 (2015), d'Olivier Megaton ? Est-il dans la moyenne, à l'image de Sans identité (2011), Non-Stop (2014) ou The Passenger (2018), de Jaume Collet-Serra ? Ou parvient-il à être aussi haletant et sombre que Le Territoire des loups (2012), de Joe Carnahan ?

Malheureusement, même en aimant le cinéma d'action et Liam Neeson, ce Blacklight est peu recommandable. A sa sortie, Première n'avait pas franchement passé un bon moment devant cette histoire en manque cruel d'imagination. Voici notre critique.

Pour qu’une « neesonade » - film où Liam Neeson casse des gueules, un genre en soi - fonctionne, il faut qu’elle soit brute, à l’os, fendarde et cathartique. Soit tout l’inverse de Blacklight, somnifère de près de deux heures où Neeson refait équipe avec le réalisateur Mark Williams, après le déjà très pénible The Good Criminal en 2020.

S’il est possible de passer outre le scénario (un agent très secret du FBI fait le sale boulot dans l’ombre, mais se retrouve au coeur d’une machination), difficile de pardonner à Williams son manque de générosité dans l’action : toute fusillade ou course-poursuite potentiellement fun est méthodiquement sabotée, rallongée, dévitalisée. On savait où on mettait les pieds, mais quand même : bailler devant Liam Neeson qui électrocute des gens, c’est fort de café.


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