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PREMIÈRE : Après 50/50, une comédie sur le cancer, vous revenez avec une love story entre une jeune femme et un zombie. Vous avez été funambule dans une vie antérieure ?JONATHAN LEVINE : Il faut savoir garder l’équilibre sur des projets comme ceux-là, c’est clair. Le pire, c’est qu’à chaque fois je ne m’en rends compte qu’au beau milieu du tournage. Je me dis : « Bon sang, mais qu’est-ce qui t’a pris de te lancer là-dedans ? » (Rire.) Je n’ai jamais vraiment aimé les histoires linéaires, j’ai besoin de ces tonalités différentes. Et j’ai la chance d’avoir bossé avec des monteurs et des musiciens dont l’apport a été crucial pour atteindre cet équilibre, qui ne se finalise réellement qu’en postproduction. Leur talent a compensé mon inconscience.Ce qui paraît encore plus fou, c’est que vous parveniez à financer ces longs métrages…50/50 était déjà écrit lorsque j’ai signé pour le réaliser. Le script comportait même une dimension encore plus comique que j’ai un peu atténuée. Si le film s’est fait, c’est parce qu’il coûtait peu d’argent (7 millions de dollars) et que deux acteurs connus (Seth Rogen et Joseph Gordon Levitt) faisaient partie du projet. Les financiers osent prendre des risques tant qu’ils sont à la hauteur de votre budget. Celui de Warm Bodies était plus conséquent (30 millions) car le studio adorait le roman qui a inspiré le scénario ainsi que la vision que j’en proposais. Les zombies et la possibilité de promouvoir le film auprès du public « young adult » devaient également les rassurer. Cela dit, ils voulaient sincèrement produire quelque chose d’inattendu. Vous tombez parfois sur des gens aussi dingues que vous, qui sont même prêts à vous donner de l’argent !Avez-vous un message à faire passer aux Français qui vont découvrir Warm Bodies en DVD ?Ils doivent savoir qu’on a beaucoup parlé leur langue sur le plateau. Même si, comme on a tourné à Montréal, c'était du québécois, ce qui est parfois considéré chez vous comme du « sous-français ». Aussi étrange que ça puisse paraître, le film est aussi nourri par mon amour pour la Nouvelle Vague. Dernière chose : je serai en vacances à Paris au mois d’août. Vos compatriotes pourront m’en parler si on se croise dans la rue...Ou m’engueuler.Interview de Mathieu CarratierWarm Bodies est sorti en DVD et blu-ray le 24 juillet