Universal Pictures - Daniel Craig (James Bond)
Danjaq, LLC / Metro Goldwyn Mayer Pictures

Grève des scénaristes, cascades ratées et scènes improvisées : Daniel Craig dévoile les coulisses de Quantum of Solace, pour le meilleur et surtout pour le pire.

"Quantum of Solace : une vraie-fausse suite de Casino Royale". Voilà comment titrait Première alors que le second opus du cycle Craig de la saga James Bond était rediffusé sur France 2 en novembre dernier. Cet opus, suite directe de Casino Royale, a depuis sa sortie en 2008 marqué les esprits par son étrangeté apparente, faisant du film une sorte d'ovni à la réputation difficile. 

Cette réputation, Quantum of Solace la doit à une réalisation compliquée, semée d'embuches, évoquée par Daniel Craig dans le documentaire Being James Bond diffusé sur AppleTV alors que Mourir peut attendre se rapproche doucement des salles de cinéma - il sortira le 6 octobre prochain.

Au cours de ce documentaire, Craig raconte l'évolution du film, et les nombreuses difficultés qu'il a pu rencontrer, le long-métrage étant pris en tenaille par le succès de Casino Royale d'un côté, et la grève des scénaristes qui agitait Hollywood en 2007 de l'autre. "Nous avons eu une grève des scénaristes. Nous avions un scénario, il n'était pas terminé, mais il était presque terminé. Le film fonctionne en quelque sorte" explique Daniel Craig, évoquant ensuite l'ombre de Casino Royale qui planait sur le long-métrage. "Ce n'est pas Casino Royale, et ça a toujours été le cas... C'était littéralement comme le syndrome troublant du deuxième album. D'une certaine manière, nous ne pouvions pas dépasser Casino (...). Bien sûr, nous voulions faire mieux que Casino Royale, mais, vous savez". Quantum of Solace, sabordé par son prédécesseur en somme, ironie pour Bond qui réussit toujours à se sortir des mauvais pas de ses missions. 

Cette réalisation chaotique est aussi remémorée, durant le documentaire, par Barbara Broccoli, la productrice de Quantum. "Nous avons commencé à tourner sans scénario, ce qui n'est jamais une bonne idée. Mais le scénario a été rendu, et je me souviens que le scénariste qui l'avait rendu a récupéré son chèque, puis a pris sa pancarte et est allé manifester devant le studio. On était foutu, et on a tous dû se débrouiller pour que l'histoire fonctionne, et ça ne marchait pas très bien. Mais je regarde le film, et vous savez, c'est toujours un bon film." Cascades ratées par Daniel Craig, scènes improvisées et script écrit au fil du tournage : autant d'éléments qui ne garantissent pas un succès. A tel point que Marc Forster, le réalisateur, ait réfléchi à deux fois avant de se lancer : il racontait en 2016 lors d'une interview avec Collider avoir pensé "Ok, peut-être que je devrais quitter le projet" face à un script qui n'était pas terminé et plusieurs autres grosses productions arrêtées.

Finalement, même si tout n'allait pas, Quantum of Solace est, et voici déjà la fin de l'ère Craig dans l'univers James Bond, prêt à passer le flambeau 15 ans après Casino Royale avec Mourir peut attendre, bientôt sur nos écrans.