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Cet épisode repassera dimanche soir sur TF1.

Alors que Fast & Furious 8 démarre fort, la première chaîne proposera ce week-end le cinquièle volet. Dimanche soir, à 21h, précisément. L'occasion de republier notra analyse faite en 2015, au moment où l'on fêtait les 40 ans du blockbuster. 


Il a fallu cinq films et dix ans pour que Fast & Furious devienne enfin un blockbuster. Les quatre épisodes précédents de la saga ont, chacun leur tour, fait monter le niveau. Jusqu'à l'explosion Fast Five. Un petit film de genre ras-le-bitume vaguement adapté d'une bisserie de Roger Corman est devenu une marque établie, reprenant la bonne vieille définition du blockbuster ("des séris B avec le budget d'une série A"). Il suffit de jeter un œil aux budgets et aux recettes de chaque épisode pour s'en convaincre : le premier Fast & Furious (2001) : 38 millions de dollars pour 207 millions de recettes. 2 Fast 2 Furious (2003) : 76 millions pour 236 millions. Fast & Furious : Tokyo Drift (2006) : 85 millions pour 158 millions. Fast & Furious 4 (2009) : 85 millions pour 363 millions. Fast & Furious 5 (2011) : 125 millions pour 626 millions. Fast & Furious 6 (2013) : 160 millions pour 788 millions. Et enfin Fast & Furious 7 (2015) : 190 millions pour 1,5 milliard de dollars. Quatorze ans pour franchir la barre du milliard. En tout, les sept films ont rapporté près de 3,9 milliards de dollars de recettes dans le monde en salles (sans compter les ventes de DVD, donc).

Fast and Furious : les incohérences de la saga et leurs solutions

Des chiffres qui donnent le vertige mais qui illustrent une progression mécanique. Et tout de suite une constatation, le troisième film Tokyo Drift est une exception : c'est le film qui a le moins bien marché de la franchise. Situé au Japon, sans Paul Walker ni Michelle Rodriguez ni Vin Diesel (qui se contente d'un bref caméo), Tokyo Drift a marqué un léger coup d'arrêt à la saga. Mais a introduit son réalisateur Justin Lin dans les bureaux d'Universal. Le studio a alors réfléchi à comment relancer Fast & Furious. L'idée est de reprendre le cast original et de faire un film de casse en bagnoles dans une destination exotique. D'oublier la dimension Race Wars avec ses courses illégales de voitures tunées qui fournissait le story arc principal de Tokyo Drift. Trop segmentant côté public. Le quatrième FF s'envole donc pour la République dominicaine. Le carton est là et la formule est établie. La franchise n'en changera plus. Fast Five, mis en chantier immédiatement après, arrachera le bitume à Rio de Janeiro (en fait Puerto Rico maquillé à la brésilienne pour les scènes de course, pour une question de réduction d'impôts). Et recrutera Dwayne Johnson, alors en plein boom sur grand écran (on l'appelait alors "viagra pour franchises") pour jouer un super-flic. Tourné par Justin et ses trois équipes pour 40 millions de dollars de plus que le quatrième film, Fast Five rapporte presque le double. Plutôt que d'attendre le Super Bowl pour balancer le teaser du film, Universal utilise la page Facebook de Vin Diesel (20 millions de fans à l'époque) pour dévoiler la vidéo fin décembre 2010.

Bientôt un Fast & Furious dans l’espace… avec Riddick ?

Ce fut réussi : sorti le 29 avril, Fast & Furious 5 fut le premier blockbuster de l'année, cramant la priorité à toute la concurrence et surtout au puissant Thor de Disney/Marvel. Résultat des courses, Fast & Furious 5 a réussi en 2011 à battre les mastodontes Mission : Impossible Protocole Fantôme et Thor, même s'il s'est fait dépasser par des monstres invincibles (Pirates des Caraïbes : la Fontaine de jouvence, Twilight - Chapitre 4 Révélation 1ère partie, Transformers 3 : La Face cachée de la Lune, Harry Potter et les Reliques de la mort 2ème partie). En 2013, Fast & Furious 6 éclata facilement les scores de Fast Five. Et en 2015 Furious 7 creva donc le plafond du milliard au sein d'une année glorieuse pour Universal. Un studio qui se moque bien des franchises de super-héros. Qui a besoin de capes quand on a des dinos, des minions et des bagnoles ?

Fast & Furious 8 : la franchise cale

Sylvestre Picard (@sylvestrepicard)

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Le Roi Lion (1994)

Shrek 2 (2004)