Date de sortie 28 juillet 2021
Durée 72 mn
Réalisé par Michaël Bernadat
Scénariste(s) Michaël Bernadat
Distributeur La Vingt-Cinquième Heure
Année de production 2021
Pays de production France
Genre Film documentaire
Couleur Couleur

Synopsis

Des hauts-plateaux du Vercors aux limbes des vallées de la Drôme, Boris tente d'atteindre son idéal : mener une vie de berger, loin de la société contemporaine et de sa technologie dévorante. Tout bascule à la naissance de son fils avec le difficile apprentissage de la paternité.

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Critiques de La Métaphysique du berger

  1. Première
    par Thomas Baurez

    Le documentaire de Michaël Bernadat débute en majesté. On découvre des paysages, immenses et pénétrants. Les hauts plateaux du Vercors. Loin de tout. Le bruit des cloches du troupeaux de moutons, un chien puis Boris, jeune homme à l’allure de poète romantique ayant revêtu les habits du paysan. Boris, fait corps et âme avec l’endroit. En voix-off, des aphorismes prononcés d’une voix blanche disent le miracle d’être là, dans un rapport de force constant entre la beauté des choses et les menaces qui pèsent sur elles. La sidération n’empêche pas la déception, l’élévation spirituelle peut être stoppée dans son élan... Le pur côtoie l’impur... Boris a refusé en partie la compagnie des hommes pour satisfaire un idéal de vie, loin des turpitudes consuméristes donc destructrices, de la société « d’en bas », celle des villes et des villages, là « ...où les voitures tombent en panne, où il y a des factures à payer... »

    Michaël Bernadat filme d’abord ce berger dans les hauteurs, là où le ciel occupe toute la place et rappelle au commun des mortels sa vraie place. Boris est le héros d’un western sans indien. Mais il faut bien redescendre dans la vallée une fois la saison terminée. On découvre alors que Boris a une femme et un bébé, que sa petite famille vit dans une yourte. Si le confort est précaire, il suffirait presque au bonheur de tous. Boris à l’aide de chevaux s’occupe des travaux du quotidien. La beauté du film tient aussi dans cette façon d’accompagner les gestes du paysan, d’en révéler la poésie naturelle. Mais cette « métaphysique » peut-elle s’accorder toute entière au désir d’un seul être ? Boris, devenu père, doit se résigner à rogner son espace et donc un peu de sa liberté. Et bientôt, il faut quitter la yourte pour un appartement à l’orée d’un village, avec « de l’eau courante et des voisins. » Boris n’y voit pas un échec, un simple ajustement. Son regard traduit néanmoins la mélancolie d’un départ.

    La Métaphysique du berger possède une grâce invisible (la plus belle donc !), sa mise en scène qui manie l’ellipse pour mieux saisir les mouvements intérieurs et extérieurs de son protagoniste, se place à la hauteur de celui-ci, sans jamais rien imposer. Dans le dossier de presse qui accompagne la sortie du film, Boris dit ceci :« ... Demain je serais prêt à me déplacer à pied ou même à cheval, mais ça uniquement si tout le monde le fait… Maintenant j’ai envie de me déplacer, de rencontrer des gens et de partager des choses. Mes idées restent les mêmes mais ma manière de les vivre a changé. » Philosophe jusqu’au bout