Happiness Therapy
The Wenstein Company

C8 rediffuse Hapiness Therapy, le succès de David O. Russell qui a valu une statuette dorée à l'actrice.

Ce soir, C8 a la bonne idée de programmer Happiness Therapy, le film de David O. Russell avec Jennifer Lawrence, Bradley Cooper et Robert de Niro, qui avait valu à sa jeune interprète de 22 ans à l'époque, de décrocher l'Oscar de la meilleure actrice en 2013. En effet, trois ans après sa première nomination à la récompense suprême pour Winter's Bone, la belle Jennifer Lawrence mettait pour de bon Hollywood à ses pieds, s'installant définitivement sur le toit de l'usine à rêves, et se permettant depuis d'alterner films d'auteur (American Bluff, Serena) et blockbusters (les sagas Hunger Games et X-Men) avec toujours le même succès, comme une mécanique bien huilée qui l'a tranquillement imposée comme LA plus grosse star du moment.

A  sa sortie, Première écrivait d'ailleurs à propos du film : "Happiness Therapy aurait pu glisser dans la catégorie des films dont on voit les coutures, les intentions et les chichis à des kilomètres. Inquiétude renforcée par le fait qu'il y a quelques années, David O. Russell avait signé une comédie expérimentale littéralement gangrenée par les gadgets (J’♥ Huckabees). Heureusement, le cinéaste se révèle être moins un charlatan poseur qu’un authentique champion de la névrose, dont le premier film, Flirter avec les embrouilles (1996), conceptualisait ce qui sous-tend son oeuvre : l’autodestruction progressive d’une cellule a priori parfaite, qu’elle soit familiale (Fighter), militaire (Les Rois du désert) ou matrimoniale (ici). Happiness Therapy peut d’ailleurs se voir comme l’envers sentimental et surtout optimiste de Fighter. Son scénario confronte une galerie de personnages pétris de bonnes intentions dont l’abnégation flirte avec la folie, et surtout deux héros adeptes de la méthode Coué et programmés pour s’entendre, mais dont l’entêtement menace à tout moment de transformer la rencontre amoureuse en guerre totale. Il s’en dégage une énergie comique folle ainsi qu'une tension dramatique qui maintiennent l’ensemble sur le fil (la dernière demi-heure est à ce titre un petit bijou de suspense romantique). Les acteurs, eux, contribuent largement à la réussite du film. Grande carcasse, belle gueule et débit infernal, Bradley Cooper trouve là son meilleur rôle – une boule de nerfs charmante façon Cary Grant sous acide. Jennifer Lawrence possède ce mélange de sensualité et d’espièglerie tordues qui font les grandes actrices. Et on n’avait pas vu De Niro à pareille fête depuis des lustres, en paternel superstitieux aussi bienveillant que toqué."

 

Une grande réussite en somme, soutenue par un excellent casting et une (jeune) actrice (déjà) au sommet de son art. Une star totale, plus forte que le système, comme l'écrivait il y a quelques temps Benjamin Rozovas dans Première et sur ce site : "Jennifer Lawrence n’est pas une star comme les autres parce qu’elle est une star de son époque. Sans doute LA star, en termes de rayonnement planétaire et de recettes au box office. Surtout : elle donne du sens et un semblant de direction à une industrie aujourd’hui cruellement dépourvue de l’un et de l’autre… A Hollywood, tout a changé aux alentours de la fin des années 90, avec l’éclatement de la bulle des méga-salaires et la fin du star-système. Désormais aux mains de financiers frileux, les studios ne sont plus en business avec les stars ; ils préfèrent sous-payer des jeunes pousses anonymes qu’ils installent aux commandes de leurs franchises toutes-puissantes. La star, aujourd’hui, c’est la franchise. Mais que faire de ces nouvelles vedettes, et de leur soudaine célébrité, quand les séries qui les ont vu naître touchent à leur fin ? Les abandonner sur le bas-côté indie? Les intégrerverticalement à l’édifice ? Kristen Stewart, d’une certaine manière, a essuyé les plâtres de cet Hollywood sans vision et sans héritage. Elle a préparé le terrain pour Jennifer Lawrence. Et, sortie des bois de Winter’s Bone, Jennifer est arrivée parfaitement formée. Une ex actrice de sitcom au jeu grave et au naturel explosif, nominée à l’Oscar de la meilleure actrice à l’âge de 19 ans avec son premier film… Avant ça, elle avait auditionné pour Twilight. Plus tard, elle tentera sa chance pour le Millenium de Fincher. Mais son destin était d’incarner Katniss Everdeen, l’héroïne forte tête de Hunger Games, lointaine cousine de la campagnarde vaillante et protectrice de Winter’s Bone. Un personnage de grande soeur fière et indépendante commence alors à se dessiner, même s’il devient rapidement évident que Lawrence peut tout faire : remplir les salles avec Hunger Games, gagner des Oscars avec David O’Russel et Bradley Cooper, fraterniser en direct avec Jack Nicholson pendant la cérémonie, occuper avec un même succès et un même aplomb toutes les strates de l’industrie… Une greffe parfaite. Un bijou d’intégration. Une créature de cinéma totale. Et l’excuse toute trouvée d’Hollywood pour démontrer que le système marche, puisqu’elle en est la preuve."

Une greffe parfaite donc, que l'on peut admirer dès ce soir en amoureuse bi-polaire ayant le rythme dans la peau. L'histoire de Happiness Therapy : Après huit mois d'internement en hôpital psychiatrique pour des troubles bipolaires, Pat Solatano, la trentaine, est contraint de retourner vivre chez ses parents. En effet, en son absence, il a tout perdu. Sa maison d'abord, son emploi d'enseignant ensuite, puis surtout sa femme, Nikki, qui a obtenu le divorce. Convaincu qu'il est guéri, Pat, devenu un optimiste forcené, se met en tête de reconquérir sa femme. Il se heurte dans cette entreprise à l'incompréhension de son père, plus intéressé par le football que par les états d'âme de son fils. Lors d'un dîner chez son meilleur ami, Pat rencontre Tiffany, une jeune et jolie veuve, elle aussi sujette à la déprime. Les deux marginaux sont en phase, et Tiffany propose à Pat de l'aider dans sa reconquête.

La bande-annonce de Happiness Therapy :