Peut-être a-t-il fallu qu’il soit docteur House pour faire venir son public, mais Hugh Laurie n’a certainement pas eu besoin de jouer la carte de l’acteur pour convaincre de la qualité de son concert. La tournée de « Let Them Talk » se terminait hier par un concert au Trianon à Paris, pour le plus grand plaisir du public français.

Peut-être a-t-il fallu qu’il soit docteur House pour faire venir son public, mais Hugh Laurie n’a certainement pas eu besoin de jouer la carte de l’acteur pour convaincre de la qualité de son concert. La tournée de « Let Them Talk » se terminait hier par un concert au Trianon à Paris, pour le plus grand plaisir du public français.La foule qui fait la queue pour entrer dans la jolie salle du théâtre du Trianon a sûrement en tête l’image de docteur House. Mais, dès le début du concert, quelques notes suffisent à faire rencontrer un musicien talentueux et son groupe de blues. Hier, au Trianon, se tenait en effet le dernier concert de la tournée d’Hugh Laurie pour son album Let Them Talk.Le groupe qui joue n’est pas simplement un petit plaisir que s’offre un acteur dont le succès peut lui permettre de vendre des places, c’est un vrai groupe de Blues, qui swingue et emmène son auditoire directement à la nouvelle-Orléans.Les musiciens qui accompagnent Hugh Laurie sont extrêmement talentueux : le "joueur de cuivre" jouant en même temps du saxo alto et du saxo soprane (sachant qu’il n’a évidemment qu’une bouche pour souffler dedans) à quelque chose de surnaturel, et le "joueur de cordes" qui change trois fois de guitare, en alternant avec une sorte de banjo, dans le même morceau a bien vite fait de prendre sa part d’attention dans le spectacle. Tout le monde est venu voir et écouter Hugh Laurie mais c’est finalement bien un groupe dont tout le monde parle en sortant.Mais la star n’est pas simplement bien accompagnée. Si sa voix n’est pas divine, elle prend avec assurance les couleurs de la Louisiane et du blues. Ses performances aux pianos sont très convaincantes. Et si ces pas de danse maladroits font sourire, son humour british ne manque pas de séduire.La salle est comble et, il faut l’avouer, majoritairement féminine. S’il n’avait pas accidentellement parlé d’un compositeur malencontreusement prénommé Huddy, ce qui a provoqué d’emblée une vague de cris stridents et de déclarations d’amour (Huddy est le surnom donné au couple House/Cuddy dans la série Docteur House), Hugh Laurie aurait pu définitivement faire oublier ce qui l’a fait connaître mondialement. Il s’en est d’ailleurs mordu les doigts : « no, no, no,no. Don’t, don’t. Oh my god, it was a Huge Mistake!!! No no this song was from…hum… Paul McCartney! »  s’est-il empressé de lancer pour tenter de ramener le public au sujet de cette soirée : la musique.En résumé, Hugh Laurie est bien un musicien, et a offert au Trianon une soirée de pur Blues dont on se souviendra. La sélection de ses reprises sont des classiques ou des méconnus mais donne une belle image de ce style de musique dont, malheureusement, on ne profite que trop rarement.Anne-Catherine de Fombelle