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“J’ai toujours trouvé que le mot de viol avait été excessif", rappelle l'actrice.

L'annonce de la présidence de Roman Polanski aux César a fait couler beaucoup d'encre.

Et si le cinéaste d'origine polonaise a préféré lui-même renoncer à cet honneur en raison du tollé provoqué, Catherine Deneuve a tenu à lui exprimer son soutien à deux reprises, avec des propos pour le moins controversés.

L'actrice à l'affiche de Sage Femme s'est indignée du traitement réservé au réalisateur dans les colonnes de L'Obs, où elle a notamment attaqué les femmes qui ont signé la pétition lancée pour appeler au boycott des César si Polanski les présidait : "J'ai été ulcérée. J'ai trouvé cette affaire, née une fois encore des réseaux sociaux, tout à fait ignoble. Je regrette de le dire aux milliers de femmes qui ont signé cette pétition, mais la plupart ne connaissent pas bien l'histoire de Polanski. Dans cette histoire, alors que je suis féministe, je ne suis pas fière des femmes. Je ne suis pas fière d'être une femme".

Polanski président des César 2017 : une pétition est lancée

L'actrice a ensuite rappelé la souffrance endurée par le cinéaste depuis plusieurs décennies : "Outre que les faits remontent à plus de quarante ans, je rappelle que la victime a depuis été indemnisée. Roman a fait de la prison aux Etats-Unis, il y a eu un jugement et un accord à l'amiable a été négocié entre les parties. Roman n'a jamais fui ses responsabilités. Le choc qu'il a éprouvé au moment des César a été tel qu'il envisage de retourner aux Etats-Unis pour en finir avec ce qui s'apparente pour lui à une tragédie".

Alors que la femme qui avait été violée par Roman Polanski en 1977 à l'âge de 13 ans a publié une vidéo dans laquelle elle appelle au pardon, Catherine Deneuve a ainsi conclu : "Il faut savoir pardonner. Même la victime l'a exprimé, ce pardon, et a demandé que toutes les poursuites contre Roman soient abandonnées."

Le soir même, elle était l'invitée de Quotidien, l'émission de Yann Barthès sur TMC. Là, la star s'est laissée aller à des considérations douteuses sur l'apparence de la victime, qui ne "faisait" évidemment "pas son âge". "Roman Polanski a toujours aimé les jeunes femmes. Elle ne faisait pas son âge de toute façon", a rappelé Catherine Deneuve en expliquant qu’il fallait “imaginer qu’une jeune femme de 13 ans puisse faire 15 ou 16 ans". "J’ai toujours trouvé que le mot de viol avait été excessif", a d'ailleurs fait savoir la comédienne.

L'actrice de 73 ans a reçu le Prix Lumière en août dernier, en présence de grands noms du cinéma français et international. "Je t'aime Catherine", lui avait sobrement déclaré Roman Polanski, présent sur scène pour célébrer la grande dame du cinéma français qu'il a dirigée en 1965 dans Répulsion.