Décédé hier à l'âge de 92 ans, Denys de la Patellière fut un des réalisateurs les plus prolifiques des années 1950-60. A raison d'un film par an ou presque, il a fait tourner quelques uns des plus grands acteurs de l'époque. Son nom, peu connu des jeunes générations, n'est pourtant pas associé à une oeuvre. Décrié par les cinéastes de la Nouvelle Vague pour son cinéma à la papa, Denys de la Patellière se qualifiait plus de faiseur que d'auteur :"J'étais un metteur en scène commercial et ce n'est pas pour moi un mot péjoratif. Je n'avais pas l'ambition de faire une œuvre mais de réaliser des spectacles et d'intéresser les spectateurs" déclarait-il au Figaro en 2002. Et en effet, entre 1955 et 1973, il a enchaîné les succès populaires avec des drames, des polars et des comédies dont Jean Gabin est un des plus grands représentants. Il a également lancé la carrière de Lino Ventura, fait tourner Michèle Morgan, Jeanne MoreauDanielle Darrieux ou encore Michel Simon.Voici un bref aperçu de sa carrière à travers quatre de ses films :Les grandes familles : en 1958, il adapte le roman de Maurice Druon, prix Goncourt 10 ans plus tôt, un drame familial porté par Jean Gabin et scénarisé par Michel Audiard : :Un Taxi pour Tobrouck : en 1960, il réunit Lino Ventura et Charles Aznavour dans ce film de guerre aux accents antimilitaristes qui est un de ses plus gros succès et lancera la carrière de Ventura : Le Bateau d'Emile : l'année suivante, il retourne dans les salons de la bourgeoisie française dans cette comédie dramatique adapté d'une nouvelle de George Simenon où il retrouve Lino Ventura, mais offre surtout à Michel Simon un rôle de patriarche à sa démesure : Le Tatoué : en 1968, il réunit Jean Gabin et Louis de Funès dans cette comédie à l'ancienne dans laquelle le second veut littéralement la peau du premier :