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Comment as-tu vécu la réception un peu houleuse de The Cut à Venise ?Le tableau n’est pas si noir. Le public a vachement aimé le film. La salle était pleine, les gens pleuraient… Il y a eu une standing ovation de plus de dix minutes. Je préfère retenir ça. Je n’ai rien contre les journalistes, ce sont aussi des spectateurs. Ils pensent ce qu’ils veulent, le film leur appartient. En revanche, ne pas saluer le courage d’un réalisateur d’origine turque qui aborde un sujet pareil, j’ai trouvé ça dur.As-tu reçu des menaces de mort, comme Fatih Akin ?Non. C’est complètement barjo, c’est même pathologique. Je ne pense cependant pas que ce soit plus grave que ça.On sait que le film a été refusé par Cannes. Penses-tu que vous auriez dû éviter les festivals ?Tout ça me dépasse un peu en tant qu’acteur. Je pars du principe que si le réalisateur décide de présenter son film dans un grand festival, je le suis sans réfléchir. En l’occurrence, je pense que Fatih a eu raison. Ce film doit être vu. Il dénonce quelque chose qui n’est pas si connu que ça.Penses-tu qu’il va faire du bruit en France ?Aucune idée. Ce que je sais, c’est que Scorsese a adoré. Il a un peu assisté au montage et a demandé à Fatih - qu’il connaît et qu’il apprécie - de lui montrer une fois qu’il serait fini. J’ai donc découvert le film, à New York, chez Scorsese ! Quand un maître du cinéma comme lui écrit que The Cut est une oeuvre importante, j’estime être plutôt chanceux.Interview Christophe NarbonneThe Cut de Fatih Akin avec Tahar Rahim sortira en France le 14 janvier 2015 Lire aussi :The Cut n'est pas à la hauteur de son ambitionLe réalisateur de The Cut sur le génocide arménien menacé de mort