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On est pas peu fier à Premiere.fr Sur 20 films pressentis par la rédaction, 12 se retrouvent en sélection officielle au Festival de Cannes. Bon, c’est vrai, tous ne sont pas en compétition mais Thierry Frémaux les a tout de même retenus pour son cru 2009. Analyse à chaud. Débarquement annulé ! Evidemment, le maître mot est désormais « on attends de voir ». Néanmoins, on peut déjà statuer sur quelques faits, l’absence flagrante des américains par exemple. Après trois années fastes où leurs films constituaient une promesse de grand spectacle/nouveauté/valeur-sûr, 2009 ne vaut pour rien pour les ricains. En guise d’explication, lors de la conférence, Thierry Frémaux a évoqué la grève des scénaristes qui n’auraient pas permis aux grandes oeuvres d’être prêtes à temps. En guise d’os à ronger, il faudra donc se contenter de Quentin Tarantino, en compétition officielle. Hors compétition, les sélectionneurs ont retenu Sam Raimi (Jusqu’en enfer), Pixar (Là-haut) et Terry Gilliam (Le destin tragique de L’imaginarium..., touché par la mort de Heath Ledger, a visiblement touché Thierry Frémaux). C’est déjà pas mal, mais c’est moins alléchant que Michael Mann (Public Enemies), Spike Jonze (Where the wild things are) ou Robert Zemeckis (A Christmas Carol) dont 8 minutes seront tout de même présentées durant le Festival. Les encartés. Autre point important, l’absence total de premier film en compétition officielle. La conséquence immédiate est l’afflue de grands cinéaste, absents l’année dernière. Ken Loach et son Looking for Eric, Pedro Almodovar et ses Etreintes brisées, Lars Von Trier et Anti-christ, Johnnie To et sa Vengeance, Michael Haneke et son Ruban blanc signe le retour des habituels habitués, quoiqu’en dise Gilles Jacob. D’autres, ayant brillés par le passé sans devenir des encartés vont également revenir en grande pompe : Jane Campion (Bright Star), Ang Lee (Taking Woodstock), Park Chan-wook (Thirst, ceci est mon sang...) Tsai Ming-liang (Visages) et Elia Suleiman (The time that remains). Sélectionnés pour la deuxième fois Brillante Mendoza (auquel Thierry Frémaux croit beaucoup, comme à la cinématographique philippine en générale), Andrea Arnold et Lou Ye constituent enfin les étoiles montantes. Deux noms laissent encore dubitatif, Marco Bellocchio et surtout Isabel Coixet. Même si elle est bien sympathique, ses films n’ont jamais eu les épaules cannoises et on se demande bien ce que Map of the sounds of Tokyo peut bien changer à cette histoire... Au rayon, des choses à surveiller, il faut aussi préciser que Bong Joon-ho et son Mother seront présents à Un certain Regard (bizarre, bizarre, quand on connaît la réputation du cinéaste). Alejandro Amenabar et son Agora seront hors compétition et les belges Aubier et Patar seront en séance de minuit avec leur film d’animation en pâte à modeler Panique au village. So french ! Après la Palme d’Or remis l’année dernière à Entre les murs de Laurent Cantet, la sélection française était attendu au tournant. D’autant que l’année dernière, le film adapté du roman de François Bégaudeau fut intégré in-extremis à la compétition. Cette année, force est de constater que celle-ci donne envie comme rarement. Du côté des grosses machines, le trublion Gaspar Noé avec Soudain le vide ou le consacré Jacques Audiard avec Un Prophète vont alimenter les polémiques de la Croisette ; Alain Resnais signe le retour d’un grand auteur de la Nouvelle Vague (souvenez-vous de Hiroshima mon amour...) avec Herbes Folles et Xavier Giannoli (A l’origine) la relève du cinéma populaire après Quand j’étais chanteur, présenté en 2006. Et hors compétition, la sélection française n’a pas de quoi rougir ! En clôture Coco Chanel et Igor Stravinsky de Jan Kounen (en clôture) ou L’épine dans le coeur de Michel Gondry (en séance spéciale). Tous présents au moins une fois à Cannes, la seule nouvelle venue sera Marina de Van avec son très, très attendu Ne te retourne pas. La transmutation d’une femme (Monica Belucci) en autre (Sophie Marceau) enflammera une séance de minuit. Les absents ont toujours tort. On peut difficilement conclure cette analyse à chaud sans citer le grand absent de la sélection : Mr. Nobody de Jaco Van Dormael. Quelle claque pour le cinéaste belge qui fêtait son retour derrière la caméra après 13 ans d’absence ! Depuis des mois, le film annonce sa sortie officielle à la fin du Festival tandis que la campagne d’affichage s’étale sur tous les murs. En d’autres termes, Mr Nobody fait les yeux doux au comité de sélection depuis belle lurette. Et, surprise ! Alors que la presse le voit sélectionné, il n’est cité nulle part. Un camouflet pour Wild Bunch, distributeur du film. Evidemment, cette absence ne dit rien sur la qualité du film (juste qu’il n’est pas au goût de Thierry Frémaux) mais un mauvais bouche-à-oreille va inévitablement commencer. Le film pourrait d’ailleurs être repoussé pour l’éviter...