Edward Norton
Abaca

De Peur Primale à L’incroyable Hulk, en passant par Fight Club ou American History X, retour sur sept prestations qui prouvent que l’acteur a toujours eu la dualité comme obsession chez ses personnages. Comme une ébauche de Lionel Essrog, héros du nouveau film qu’il a mis vingt ans à concrétiser.

Aaron Stampler (Peur primale - 1996)

Edward Norton dans Peur Primale
Paramount Pictures

Premier film d’Edward Norton. L’acteur a 27 ans, l’apparence encore juvénile avec un visage d’ange et le diable au corps. L’histoire d’un ado perturbé accusé du meurtre d’un prêtre. Face au vétéran Richard Gere, le jeune loup se fait passer pour un schizophrène, un vrai pour le coup, et vole la vedette à Richard-Belle-Gueule dans un twist final resté dans les mémoires. Un prodige crève l’écran, un acteur méthodiste est né.

 

Derek Vinyard (American History X - 1998)

Edward Norton dans American History X
New Line Cinema

Changement de style. De la tête au pied. Crâne rasé, bouc, 14 kilos de muscles en plus et une croix gammée tatouée sur le torse… L’enfant de cœur n’est plus. Dans ce drame en noir et blanc sur une famille déchirée par la haine, Ed Norton est un néo-nazi qui se repent peu à peu, tiraillé entre les siens et la fraternité aryenne dont il a fait partie. Sa partition brutale et lacrymale le fait entrer dans la cour des grands avec en prime une nomination aux Oscars.

 

Le Narrateur (Fight Club – 1999)

Edward Norton dans Fight Club
Splendor Films

Le rôle de la confirmation dans un film qui définit totalement la trajectoire d’Ed Norton. Difficile de ne pas spoiler ce film culte, chef-d’œuvre du genre retournement de cerveau. L’acteur y incarne un employé de bureau morose devenant malgré lui un leader révolutionnaire. Souvent éclipsé par la prestation loufdinque de son partenaire de jeu, Brad Pitt, Norton est pourtant la véritable star de ce pamphlet anticonsumériste à grands coups de mandales (qu’il se prend dans la gueule).

 

Jack Teller (The Score – 2001)

Edward Norton dans The Score
Pathé

Edward Norton avait déjà fait le coup du handicap neurologique. C’était au début du millénaire, dans ce petit polar aux allures de direct-to-DVD. Face à Robert De Niro, il est un filou futé, arnaqueur bien rôdé jouant de tics et de tocs pour approcher sa cible et la prendre dans sa toile. 20 ans plus tard, on se rend compte que le rôle de Lionel Essrog le démangeait sérieusement à l’époque.

 

Harlan (Down in the valley – 2006)

Edward Norton dans Down in the valley
Metropolitan FilmExport

Toujours dans cette optique de dualité, Ed Norton est un jeune homme déséquilibré dans ce western moderne déguisant une romance tragique. Un coup amoureux transit, un coup amant toxique, il est ce rebelle sans cause complètement inadapté à la société moderne. Un Don Quichotte maniant les Remington qui pourrait être une version adulte d’Aaron Stampler de Peur Primale.

 

Bruce Banner alias Hulk (L’incroyable Hulk – 2007)

Edward Norton dans L'incroyable Hulk
Marvel Studios

Ed Norton est un fana de comics depuis l’enfance. Et s’il y a un super-héros qui pouvait lui aller comme un gant, c’est bien Hulk. Le géant vert n’est jamais qu’un décalcomanie cartoonesque de Dr. Jekyll et Mr. Hyde. Un rôle parfait pour l’acteur, nouvelle étape dans la construction binaire de sa carrière. Pas de chance : le film ne convainc pas, l’acteur se brouille avec Marvel. Un petit tour et puis s’en va.

 

Lionel Essrog (Brooklyn Affairs – 2019)

Edward Norton - Brooklyn Affairs
Warner Bros. France

Dans ce polar rétro se déroulant dans le New York des 50’s, Lionel est un enquêteur hors pair parasité par le syndrome de La Tourette. Il le qualifie lui-même comme "un anarchiste prenant le contrôle de son cerveau". Clin d’œil conscient ou non au narrateur du Fight Club, ce personnage est la synthèse  de cette poignée de personnages qu’Ed Norton trimballe dans les recoins de sa tête depuis plus de vingt piges. Avec aussi, dans sa poche, le livre original de Brooklyn Affairs qu’il a commencé à lire juste après… le tournage de Fight Club. Tout est lié.

 

Brooklyn Affairs, de et avec Edward Norton, en salles le 4 décembre 2019.