Affiche sorties de films mercredi 20 octobre 2021
Sony Pictures/ Gaumont/ Haut et Court Distribution

Ce qu’il faut voir en salles

L’ÉVÉNEMENT
VENOM : LET THERE BE CARNAGE ★★☆☆☆

De Andy Serkis

L’essentiel

La suite de Venom est tellement à rebours du tout-venant Marvel -pour le meilleur et pour le pire- qu'on ne peut pas s'empêcher de la trouver sympathique.

On a pu lire à la sortie du premier Venom qu'il s'agissait d'un des pires films de super-héros jamais vus. C'est évidemment très exagéré : rattrapé chez soi, Venom était une origin story pas si désagréable, qui valait surtout pour la perf rigolote, un brin maso, de Tom Hardy. La suite a tout de suite un air un peu plus intrigant : elle met en scène Carnage, l'un des plus grands méchants du monde de Spider-Man, et elle est signée Andy Serkis.

Avec un tel nom aux manettes de Venom 2, on se mettait déjà à théoriser quelque chose sur le double, sur le dialogue entre l'acteur et son rôle vu comme un monstre dévorant. On va mettre les choses au point tout de suite : Venom : Let There Be Carnage n'a strictement aucune prétention dans ce sens-là.  Sa durée incroyablement réduite (1h37 !) lui donne, comparé aux autres blockbusters démesurés et souvent longuets du Marvel Cinematic Universe, les dimensions d'un épisode de sitcom. Et Venom 2 ne fait aucun effort pour qu'on l'apprécie : son écriture inconséquente et son montage instable donnent l'impression d'un film dénué de toute structure et de vision. Par rapport aux autres films du MCU, publiquement vertueux, à la prudence et à la propreté qui se veulent irréprochables, à l'écriture et aux enjeux de plus en plus inoffensifs, c'est sûr que ce n'est pas la même tisane. Et c’est précisément pourquoi on ne peut que trouver Venom : Let There Be Carnage un peu sympathique, au fond. Vous avez bien sûr le droit de considérer tout cela comme une posture critique snobinarde, mais par rapport à ce qu'on lit déjà un peu partout (une horreur des mêmes dimensions que le premier, en gros), est-ce si exagéré ?

Sylvestre Picard

Lire la critique en intégralité

PREMIÈRE A ADORE

FIRST COW ★★★★★

De Kelly Reichardt

First Cow est le deuxième western de Kelly Reichardt après La Dernière piste en 2011. Mais là où le précédent racontait un périple, First Cow embrasse un périmètre restreint, une clairière non loin d’un village dont on ne verra que les maigres fondations. De ce territoire à peine civilisé, doit naître un nouveau monde. Cookie et King Lu sont des compagnons de fortune. L’un a le savoir-faire, l’autre, de la suite dans les idées. Ils se lancent dans le commerce de petits beignets fabriqués avec le lait de la première - et seule - vache du coin. Toutes les nuits, les deux hommes, volent le lait du ruminant docile à l’insu de son riche propriétaire qui s’avère être, le jour venu, leur meilleur client. Cette économie de bout de ficelles dessine les fondements absurdes d’un pays qui s’apprête pourtant à être le phare du monde. Magnifique.

Thomas Baurez

Lire la critique en intégralité

PREMIÈRE A BEAUCOUP AIME

LE PEUPLE LOUP ★★★★☆

De Tomm Moore et Ross Stewart

La jeune Robyn n’a pas l’intention de vivre cloîtrée à la maison, comme l’exige son père. Intrépide, elle part explorer la nature et pénètrera dans un monde légendaire ignoré des hommes. Tomm More puise dans la source des légendes celtiques pour inventer un conte moderne et puissant, traitant de sujets éminemment contemporains comme la place des femmes dans la société, le respect de la nature, l’intégration des étrangers et le gouvernement par la peur. Et comme dans son Le Chant de la mer, l’accent est mis sur un univers visuel très élaboré : la palette des couleurs de la forêt, la foultitude de détails dans l’animation, le sens du mouvement. L’animation traditionnelle à la main est ici à son plus haut niveau ! Combinée aux mélodies de Bruno Coulais et aux chansons du groupe Kila qui mettent en valeur les instruments traditionnels irlandais, cette féérie visuelle est un régal.

Sophie Benamon

Lire la critique en intégralité

PLEASURE ★★★★☆

De Ninja Thyberg

C’est un premier film assez impressionnant. Venue du militantisme féministe et anti-porno, Ninja Thyberg livre sa vision du monde du X dans un long-métrage hyper documenté à travers le parcours de Bella (Sofia Kappel, impressionnante), jeune Suédoise qui débarque à L.A. avec l’ambition affichée de devenir une porn star. Le film détaille son entrée dans la carrière, de la coloc’ avec les copines/rivales, où se dessinent les contours d’une sororité des prolos du porno, aux auditions plus ou moins humiliantes, aux tournages plus ou moins dégradants. C’est le récit d’une ascension show-biz. Ni un rêve ni un cauchemar, plutôt une succession de scènes très réalistes, très prosaïques, très crues : quel sens peut avoir le mot « consentement », désormais brandi comme un sésame sur les tournages, quand toute l’équipe vous attend et que vous ne pouvez en réalité plus reculer ? Qu’est-ce votre corps est censé comprendre quand il prend des coups bien réels dans une « fiction » hardcore ou SM ? Pleasure démonte avec précision, sans aucun trémolo ni incartade mélo, les rouages d’un système montré comme patriarcal et ultra-libéral. C’est un film qui tord le bide. Une date dans la représentation à l’écran d’un monde au fond méconnu. Tout sauf une partie de plaisir. 

Frédéric Foubert

 

PREMIÈRE A AIME

ILLUSIONS PERDUES ★★★☆☆

De Xavier Giannoli

Après Eugénie Grandet de Marc Dugain, voici Illusions perdues, déboulonnage en règle du petit monde du journalisme parisien sous la Restauration. La grande question à chaque adaptation est bien-sûr de pointer l’actualité criante du texte. Giannoli n’y va pas par quatre chemins et use d’une voix-off omniprésente pour asséner l’adage du « tous pourris » traversant les siècles. C’est édifiant forcément et bien malin celui qui pourrait lui apporter la preuve du contraire. Giannoli est aussi ici tiraillé par cette notion du paraître qui peut voir un chanteur de bal, un bon bougre ordinaire ou encore un escroc tragique, se prendre les pieds dans la lumière artificielle du réel. Le cinéaste lui-même, serait-il un peu de ceux-là, la fiction lui permettant par un jeu de miroir de remettre un peu les choses à l’endroit ?  Si Illusions Perdues est un film passionnant, il le doit moins à la prose réinventée de Balzac qu’à la force de son inspiration de cinéaste. La mise en scène impressionnante de maîtrise construit et déconstruit dans un même geste un solide édifice dans lequel le monde, devenu théâtre, est peuplé de fragiles marionnettes.

Thomas Baurez

Lire la critique en intégralité

TOUT NOUS SOURIT ★★★☆☆

De Mélissa Drigeard

Bien qu’arpentant un terrain régulièrement visité par le cinéma français (les couples de parents en crise) avec des ingrédients de départ on ne peut plus classiques (papa, maman, trois enfants, les amants et le temps qui passe), on comprend vite que Melissa Drigeard va réussir à sortir des sentiers battus en concoctant un néo- vaudeville où le tragique pointe sur l’humour des déchirements. Avec son coscénariste Vincent Juillet, ils déjouent les pièges du genre dans un huis clos aux règlements de compte aussi surréalistes qu’explosifs. Et offrent des dialogues ciselés et percutants à leurs têtes d’affiches Elsa Zylberstein et Stéphane De Groodt - épatants de complicité et de complémentarité – comme à leurs tout aussi parfaits seconds rôles : Guy Marchand en patriarche mourant ou Emilie Caen en soeur célibataire dont la scène de monologue justifie à elle seule la découverte de ce film qui privilégie la sensibilité à la course aux gags. Et ça lui réussit !

Sophie Benamon

Lire la critique en intégralité

RON DEBLOQUE ★★★☆☆

De Sarah Smith et Jean- Philippe Vine

Bienvenue dans un futur proche où une société a créé des « B-bots », mini- robots capables de marcher et de parler que les enfants s’arrachent pour s’en faire leur meilleur ami. Un gadget devenu vite indispensable et qui exclut forcément celui qui n’a pas le sien ou qui en possède un qui dysfonctionne, comme Barney, le jeune héros collégien de ce film d’animation et Ron qui lui donne son titre. Avec ce qu’il faut d’humour malin et subtil (notamment dans les dommages collatéraux des imperfections de Ron) et une animation épurée du meilleur effet,  Sarah Smith et Jean- Philippe Vine signent, sous couvert d’un gentil film pour enfant, un pamphlet anti- Apple et plus largement ces GAFA qui, à grands coups de prodiges technologiques, déshumanisent ceux qui achètent leurs produits, prêts à partager joyeusement leurs données personnelles sans se méfier de ce que ce geste induit. Que cette critique vienne d’un long métrage distribué par d’un géant comme Disney entoure le film d’une ironie aussi gonflée que savoureuse qu’on aurait aimé retrouver dans sa conclusion bien trop mignonette et consensuelle justement par rapport à tout le sous- texte du récit. Courageux mais pas téméraire donc.

Thierry Cheze

LES HEROÏQUES ★★★☆☆

De Maxime Roy

Présenté en séance spéciale au dernier Festival de Cannes, Les Héroïques s’inscrit dans la droite lignée du court-métrage Beautiful Loser du même Maxime Roy dont il est une sorte de prolongement. Soit l’histoire cabossée et rock’n’roll de Michel (l’héroïque François Créton), quinqua semi-SDF qui essaye de se sortir de la dope. Le film débute par une scène criante de vérité où Michel entouré d’alcooliques anonymes, évoque ses démons intérieurs, ses manques, ses multiples tentations et cette volonté aussi farouche que désespérée de se tenir enfin droit. Il faut dire qu’un bébé vient de naître obligeant cet éternel enfant à assumer son rôle de père. Père, il l’est déjà d’un ado. Léo – incarné par le vrai fiston Roméo Créton - est encombré par ce géniteur imprévisible qu’il faut sans arrêt porter sur ses épaules. Le film de Maxime Roy tient dans cette façon de tenir la fiction à la portée d’un réel à peine déguisé. Michel et François, le modèle et son double, semblent ainsi avancer ensemble sur une même ligne de crète où le monde s’organise en foutoir poétique. Le territoire des Héroïques est situé loin du centre, dans une périphérie où se télescopent les vestiges d’une passé populaire (pavillon, vieux garages en taule...) sans cesse menacées par une transformation galopante. Michel pourrait être le héros d’une chanson de Renaud ou d’une bande-dessinée de Franck Margerin, qui aurait survécu miraculeusement. Un film à la fois rebelle et nostalgique.

Thomas Baurez

A LA VIE ★★★☆☆

De Aude Pépin

Des récits sur la naissance, l’accouchement, on en a vu de nombreux. Ce documentaire a ceci de différent qu’il emboîte le pas d’une sage-femme lors de ses visites au domicile des femmes qui viennent de donner la vie. Entre angoisses et soucis logistiques, les accouchées se confient à Chantal Birman qui est bien souvent leur unique interlocutrice face au chamboulement de la naissance. Ce rare témoignage sur les difficiles premiers pas avec un bébé lève le tabou de la maternité forcément heureuse. Le documentaire d’Aude Pépin nous permet aussi de découvrir une personnalité importante, celle de Chantal Birman, une sage-femme au discours pas tout à fait conventionnel (elle est aussi l’auteur de Au Monde aux éditions La Martinière) qui oeuvre depuis 40 ans dans les banlieues. Un bel hommage.

Sophie Benamon

LA JEUNE FILLE ET L’ARAIGNEE ★★★☆☆

De Ramon et Silvan Zürcher

On avait découvert les frères Zürcher en 2013 avec leur film de fin d’études, L’Etrange petit chat, portrait d’une famille berlinoise tourné entre les quatre murs d’un studio F4 avec un talent fou à faire surgir de la bizarrerie dans la banalité du quotidien. La Jeune fille et l’araignée creuse avec bonheur le même sillon. Ou comment l’histoire d’un simple déménagement d’une jeune qui quitte sa co-location pour s’installer seule se métamorphose en une œuvre chorale de plus en plus étrange, où le réalisme se voit percuté par le fantastique (le surgissement d’une croisière imaginaire…) dans un ballet visuel et sonore où se croisent parents, amis, voisins sans qu’on sache avec précision la nature des liens qui unissent les uns aux autres. Cartésiens, passez votre chemin ! Il faut ici s’abandonner à un récit où la sensation prime sur l’action. Le voyage mental en vaut le détour.

Thierry Cheze

Retrouvez ces films près de chez vous grâce à Première Go

PREMIÈRE A MOYENNEMENT AIMÉ

LE TRESOR DU PETIT NICOLAS ★★☆☆☆

De Julien Rappeneau

Reconstitution bien trop sage de la France de jadis, bonne morale finale obligatoire… Le troisième épisode des aventures du jeune héros créé par Sempé a beau avoir fait peau neuve derrière (Julien Rappeneau succède à Laurent Tirard) comme devant (Jean- Paul Rouve- Audrey Lamy après Kad Merad- Valérie Lemercier) la caméra, les fondamentaux y sont hélas respectés comme autant de boulets aux pieds Pour autant, la malice du réalisateur de Rosalie Blum permet ici et là de faire entendre une petite musique différente dans ce récit où Nicolas tente – avec ses amis – de trouver un trésor pour éviter que son père n’accepte la promotion qui doit conduire sa famille dans le sud. Une malice qu’on retrouve chez ses interprètes adultes (dont, en seconds rôles, Gregory Gadebois, Pierre Arditi, Philippe Uchan…) qui s’amusent comme des gamins. Cela ne suffit pas à faire exploser le cadre rigide de la franchise mais ça l’assouplit un peu.

Thierry Cheze

SPECTRE (SANITY, MADNESS AND THE FAMILY ★★☆☆☆

De Jean- Baptiste de Laubier (Para One)

DJ, compositeur de BO pour Céline Sciamma, Para One est autant un homme d’images que de musique. Et ce premier long en apporte la preuve. Sa genèse remonte à 2005. Et sans doute fallait- il tout ce temps pour mûrir cette histoire inspirée de sa famille, membre d’une communauté religieuse aux dérives sectaires. Spectre met ainsi en scène un fils embarqué dans une quête pour découvrir le secret de son père décédé, après l’envoi d’une K7 envoyée par sa sœur contenant des sons du passé. Entre documentaire et fiction, Para One choisit ici de ne pas choisir. Et ce flou artistique assumé qu’on retrouve dans la matière disparate qui le compose - entre documents réels (il filme sa famille depuis 20 ans) et extraits de films (Akira…) - intrigue et fascine autant qu’il nous laisse sur notre faim. Comme si la fiction jouait ici le rôle d’un filet de sécurité pour ne pas aller trop loin dans l’intimité des siens. Reste un geste cinématographique passionnant.

Thierry Cheze

OUPS ! J’AI ENCORE RATE L’ARCHE ★★☆☆☆

De Toby Genkel et Sean McCormack

Il y a six ans sortait Oups ! j’ai raté l’arche..., gentille variation animée autour du mythe de l’Arche de Noé dans laquelle Toby Genckel et Sean McCormack faisaient intervenir des créatures imaginaires, les Nestrians et les Grymps, qui s’invitaient à bord. Revoici donc le jeune Finny, animal très coloré entre l’éléphant et la pieuvre, et sa copine Leah, sorte de noble félidé, qui se retrouvent encore par-dessus bord et qui atterrissent sur une île mystérieuse. L’animation cartoonesque des personnages (très inspirés de la faune de Madagascar) est toujours aussi convaincante -plus que la représentation de certains éléments. Le message reste quant à lui singulièrement sage puisqu’il s’agit, une nouvelle fois, de célébrer les valeurs de solidarité et de vivre ensemble. 

Christophe Narbonne

 

PREMIÈRE N’A PAS AIMÉ

HALLOWEEN KILLS ★☆☆☆☆

De David Gordon Greeen

Le Halloween millésime 2018 était une superbe promesse. David Gordon Green avait réussi à rendre à nouveau pertinentes les déambulations meurtrières de Michael Myers, après 40 ans de sévices. Il frappait fort en revenant aux fondamentaux : simplicité, brutalité, Jamie Lee Curtis en majesté. La déception provoquée par ce Halloween Kills est donc à la hauteur de l’espoir suscité. Se détachant de la figure de la baby-sitter résiliente Laurie Strode (Curtis), ici réduite au rang de figurante de luxe, Gordon Green tente d’élargir le cadre extrêmement minimaliste de la saga et de tendre un miroir à l’Amérique post-Trump, en s’intéressant aux traumas des autres habitants d’Haddonfield.  Et signe un film sans centre de gravité, ni véritables intentions, sinon celle, tellement voyante qu’elle en devient désagréable, de passer les plats en attendant le gros morceau, le clash ultime entre Laurie et Michael, qui sera au cœur du prochain opus annoncé pour 2022, Halloween Ends. La fin d’Halloween ? Des promesses, toujours des promesses…

Frédéric Foubert

Lire la critique en intégralité

LE MILIEU DE L’HORIZON ★☆☆☆☆

De Delphine Lehericey

Un look mid-seventies un brin appuyé (voiture et chemises colorés) dans un cadre de western américain. Dans ce décor carte postale renforcé par une lumière léchée de Christophe Beaucarne, se détache le jeune héros de ce drame paysan. L’horizon en question est le sien, celui d’un bambin qui le temps d’un été verra ce que le monde adulte peut éventuellement lui apprendre. Sa maman qui en a marre de laver les débardeurs sales de son mari, tombe sous le charme de la littérature et d’une jolie intello venue de la ville. Et avec elle, c’est la promesse d’une émancipation possible qui débarque à la ferme. Le paysan bourru s’énerve, fatigué par la canicule et une exploitation qui prend l’eau. A l’image de la direction artistique de son film, Delphine Lehericey (Puppylove…)  ne parvient jamais vraiment à donner corps à ce drame en livrant une image bien trop aseptisée.

Thomas Baurez

 

Et aussi

Les Fantômes du Belvédère de Patrick Viret

Grandir c’est chouette, programme de courts métrages

Ici, je ne vais pas mourir de Cécile Dumas et Edie Laconie

La Prophétie de Mickaël Emond

Tonton Manu de Thierry Dechilly et Patrick Puzenat

Zébulon le dragon et les médecins volants, programme de courts métrages

Les reprises

Falbalas de Jacques Becker

L’Île de Kim Ki- Duk

Nouvelle donne de Joachim Trier

Soy Cuba, de Mikhaïl Kalatozov

Un ange à ma table, de Jane Campion