Rush
Pathé

Rush sera à l'honneur ce soir sur NRJ 12.

Sorti à l'automne 2013, Rush revient ce soir à la télévision, suivi de Go Fast, avec Roschdy Zem. A l'époque, Première avait adoré ce double biopic des champions de F1 James Hunt et Niki Lauda et avait rencontré toute l'équipe. Des interviews à (re)lire pour patienter jusqu'à sa diffusion. Voici celle du réalisateur Ron Howard.

Ron, on ne vous attendait pas forcément sur un film de F1… 

Ah mais Rush n’est pas vraiment un film de course ! En tout cas, en terme d’ambiance, d’atmosphère, je voulais que ça ressemble plus aux coulisses d’une story rock’n’roll qu’à Le Mans par exemple.

C’est à dire ? 
R.H. : C’est comme dans De L’ombre à la lumière. Le sport (que ce soit la boxe ou ici la F1) n’est qu’une toile de fond. Il s’agit moins d’un film sur les courses que la description parallèle de deux héros radicalement différents. James Hunt d’un côté et Niki Lauda de l’autre.

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Vous essayez de nous faire croire que vous ne sacrifiez rien au genre ? 
R.H. : Je ne sais pas… Mais je suis sûr d’une chose : il y a eu peu de bons films de courses. Et à mon avis, faire un film sur la F1 aujourd’hui, c’est compliqué. C’est une grosse industrie avec beaucoup d’argent en jeu et je ne suis pas sûr qu’ils joueraient le jeu… Dans Grand Prix, Frankheimer avait réussi à suivre les coureurs sur le circuit. C’était l’une des qualités du film, son côté authentique, quasiment documentaire. Ca, on ne pourrait plus le faire aujourd’hui. Mais de toute façon, ce n’était pas mon ambition : Rush, c’est d’abord une étude de caractères et si j’insiste, c’est parce que j’aimerais bien que vous repreniez cette phrase dans votre interview – ça fera plaisir au marketing !

Ils vous mettent la pression ? 
R.H. : Disons qu’un film comme ça reste compliqué à vendre… d’ailleurs, je pense qu’aucun studio n’aurait accepté de financer un film pareil. Pas assez porteur aux US où la F1 reste très marginale…

Mais vous aimez la F1, vous ? 
R.H. : Je n’y connaissais pas grand-chose avant de faire ce film, mais j’ai vite appris. Et maintenant, j’en sais plus sur les courses que sur la lune après avoir fait Apollo 13 (rires). Ceci dit, j’adore la course automobile de cette époque. Où des types comme James Hunt vivaient et roulaient pieds aux planchers. Quand les playboys dominaient le monde en somme…

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Les 70’s sont au cœur du film qui raconte un moment charnière…L’opposition entre Lauda et Hunt finalement, c’est ça.
R.H. : C’est l’ordinateur contre le playboy. Le businessman contre l’instinctif… Il y a ce docu génial de la BBC, When Playboys ruled the world. A cette époque, les athlètes étaient wild, rock’n’roll, sexy. Mais progressivement le sport est devenu un business et les gens sont devenus carriéristes. Ce qui a bouleversé l’esprit de la compétition et a induit de grands bouleversements dans le rapport esthétique à l’entertainment… Lauda est comme ça. C’est un industriel. C’est comme ça qu’il a été élevé. Alors que pour Hunt la F1 reste une manière de vivre.

Dans le genre, cette saison 76 est incroyable en terme de dramaturgie…
R.H. : Tout y est. Le drame avec l’accident de Niki Lauda qu’on a vraiment cru mort ; James Hunt qui revient dans la course et puis le retour de Lauda et l’incroyable suspense du dernier Grand Prix où seulement deux points séparent les deux champions… On pourrait faire une minisérie HBO avec cette saison et, franchement, aucune fiction ne peut battre une telle histoire. On devait faire des choix, couper dans cette histoire. Le piège, c’était de coller aux courses et de rester sur les circuits. C’est le talent de Peter Morgan d’avoir su transformer ça en drame et en épopée 70’s.

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Bande-annonce de Rush :