Pierre Niney cinéma
Abaca/DR

"C’est une expérience sensorielle, unique, poétique et sociale surpuissante."

Et si notre éloignement forcé avec les salles de cinéma pouvait finalement se révéler bénéfique ? S’il montrait que rien ne remplacera jamais le bonheur unique de découvrir un film sur un grand écran au milieu d’inconnus, guidés par la même curiosité. C’est en tout cas ce que nous, à Première, croyons et défendons. Alors, on a eu envie d’interroger ceux qui font le cinéma au quotidien. Pour qu’ils nous racontent leur lien intime à la salle et nous expliquent pourquoi y retourner sera une priorité pour eux une fois ce cauchemar quelque peu dissipé. Après Juan Antonio Bayona, on continue avec Pierre Niney, alors que les salles rouvriront en France le 22 juin prochain.

Quelle est la meilleure raison de retourner au cinéma après le confinement ?
Pour la même raison qui fait que l’humanité ne peut plus se passer de cinéma depuis cent vingt ans... C’est une expérience sensorielle, unique, poétique et sociale surpuissante.

Qu’est-ce qui vous manque le plus en ce moment dans le fait de ne pas y aller ?
Le moment partagé avec des gens qui me sont chers, mais aussi l’immersion totale quand on décide d’aller en salle. Ça n’a rien à voir avec le fait de regarder un programme sur sa télé. Aller au cinéma c’est un engagement : on paye sa place, on est dans le noir, c’est sacré et souvent une expérience bien plus forte. Dans un monde où notre attention est de plus en plus sollicitée simultanément et dans tous les sens, le cinéma est un choix.

Quel film avez-vous le plus envie de voir en premier ?
Impossible de savoir ce qu’il y aura. Mais j’aimerais bien un grand film de « déconfinement » : La Vie rêvée de Walter Mitty ? Les Blues Brothers et son feu d’artifice musical après une sortie de prison ?

Dans quelle salle ?
J’adore le MK2 Bibliothèque, à Paris. Ces grands sièges rouges parfaits pour un date. Sa boutique cinéphile. Cette immense esplanade autour du cinéma – on se croirait un peu dans Her. C’est calme et beau. On peut marcher et réfléchir au film en sortant. On poursuit l’expérience…

Quel est votre plus beau souvenir de projection ?
J’ai un souvenir très fort du mercredi de la sortie de La Tour Montparnasse infernale avec Éric et Ramzy. Immense moment de joie et d’indépendance. J’avais 11 ans. C’était la première fois que j’avais le droit d’aller au cinéma uniquement avec des amis. Et j’étais littéralement par terre de rire. Vraiment. Assis entre les rangées, en larmes. Un grand moment.