Aller au cinéma n’est pas plus cher qu’avant, enfin ça dépend pour qui
Capture d'écran YouTube/Pathé Gaumont

Le prix des places de cinéma a baissé, mais la moyenne cache d’énorme disparités.

C’est la grande question du moment : pourquoi le public boude-t-il les salles de cinéma ? Peur du Covid, nouvelles habitudes prises pendant le confinement, essor du streaming, proposition de films pas en adéquation avec les attentes des spectateurs… les raisons avancées sont multiples, et celle du prix des places revient très souvent. Mais ce dernier point est-il réel ? 

Pour tenter de répondre à la question, Les Echos s’est penché sur le dernier rapport du CNC, et les chiffres sont implacables. Non, aller au cinéma n’est pas plus cher qu’avant. Au contraire. Comme le note le quotidien, sur les 10 dernières années le prix des places a augmenté de 4,8% pendant que l’inflation grimpait elle de 10,1%. Et en 2021, une place de cinéma était vendue en moyenne à 7 euros en France.

Mais, ce prix moyen masque d’énormes disparités. Un grand nombre de places de cinémas sont vendues à des tarifs réduits dont bénéficient les enfants et les étudiants, ou via les cartes à 5 films et les cartes illimitées, sans oublier les opérations spéciales comme la Fête du cinéma ou les billets achetés via les comités d’entreprise. 

Malgré Top Gun 2 et Doctor Strange 2, la fréquentation des cinémas en France est toujours en berne

Pour les autres spectateurs, il faut payer le prix fort. Et la part des entrées à plus de 10 euros a en effet explosé ces dernières années, passant de 1% des billets vendus avant 2009 à 1 sur 6 aujourd’hui, avec le développement des salles proposant des projections en 3D, IMAX, Dolby ou 4DX. Dans ce dernier cas, il faut débourser plus de 22 euros pour voir par exemple le dernier Jurassic World. Sans compter le pop corn et le soda. 

Comme l’analyse l’article des Echos, aller au cinéma est donc devenu plus cher si on n’y va pas souvent, mais très abordable à condition d’y aller fréquemment. Dans le détail, les données du CNC nous apprennent ainsi que les cinéphiles assidus représentent 3% du public mais 20% des entrées. Les réguliers sont eux 23% et pèsent pour 46% des billets. Enfin, les occasionnels, très majoritaires (73%), totalisent 33% des places de cinéma. 

Peut-on pour autant expliquer la baisse globale de la fréquentation par le boom des places à plus de 10 euros ? Ces séances haut de gamme concernent exclusivement les blockbusters, soit le genre de films qui semble le plus épargné par la crise actuelle, en atteste les récents succès des dernières productions Marvel, de Jurassic World ou Top Gun : Maverick. Et les récentes informations que nous avons collectées sur la chute des abonnements aux cartes illimitées nous montrent que le problème est plus complexe, et plus profond, que cela. 

 

Les cartes illimitées ont-elles trouvé leur limite ?