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La diffusion de Persepolis avait provoqué la colère des fondamentalistes en Tunisie. La réalisatrice revient sur ces incidents.   Diffusé sur la chaîne de télévision tunisienne Nessma, Persepolis avait provoqué la colère des intégristes. Il y a quelques jours, après un appel au rassemblement via les réseaux sociaux, 300 personnes s'étaient réunies devant le siège de la chaîne et tentaient de l’incendier pour avoir diffusé le film d’animation. Une scène du film de Marjane Satrapi, qui montre la répression exercée par le régime iranien de Khomeiny à hauteur d'ado, avait particulièrement déplu aux islamistes : l’héroïne imaginait Dieu en vieil homme barbu. Hasard des calendriers, Marjane Satrapi était en promotion pour son nouveau film, Poulet aux prunes. Nous lui avons donc demandé de réagir au courroux que son film a provoqué et surtout si elle avait des appréhensions particulières concernant la sortie de Poulet aux prunes. La réalisatrice a tout de suite voulu relativiser ces événements : "C'est un contexte d'élection, c'est électrique ! (...) Mais il faut se souvenir que les tunisiens furent les premiers à mettre leur dictateur dehors ! Le reste est anecdotique (...). Et surtout, il ne faut pas en tirer des conclusions hâtives; il faut continuer de croire à l'élan démocratique".Surtout, lucide, Marjane Satrapi refuse de s'exprimer à la place des tunisiens, de leur voler la parole; et elle rappelle deux choses essentielles : "oui, le multiculturalisme est possible" et Poulet aux prunes "est une histoire d'amour. Et les histoire d'amour fonctionnent partout pareil. Et les histoires d'amour qui finissent mal, ce sont les plus belles".Poulet aux prunes sortira la semaine prochaine en France(interview Alex Masson)