Cette semaine au cinéma, de la magie avec Harry Potter et Les Reliques de la Mort, du voyage dans le temps avec Quartier Lointain, des vampires délirants avec Mords-Moi sans hésitation, de la comédie avec Le nom des gens, et des gangsters sans pitié avec Outrage. Choix numéro 1 : Harry Potter et les Reliques de la mort, de David Yates, avec Daniel Radcliffe , Emma Watson , Rupert Grint ... Synopsis : La fin de l'aventure approche pour Harry Potter... Accompagné de Hermione Granger et Ron Weasley, le célèbre sorcier doit défendre sa vie et bien plus face à son plus grand ennemi : Lord Voldemort.La première partie commence avec la périlleuse mission menée par Harry, Ron et Hermione pour retrouver et détruire le secret de l’immortalité et du pouvoir destructeur de Voldemort : les Horcruxes. Seuls, sans les conseils de leurs professeurs ni la protection du professeur Dumbledore, les trois amis doivent plus que jamais compter les uns sur les autres. Mais des forces obscures s’immiscent entre eux pour les diviser. L’avis de Première : Dès la première minute, le cinéaste installe son climat anxiogène. La scène est connue : Ron, Hermione et Harry, s’apprêtent - comme chaque année - à quitter leur quotidien. Mais l’ampleur étrange de la séquence, l’élégance de la photo - dark - et de la musique - majestueuse -, la lenteur des mouvements d’appareil distillent une sensation de funeste beauté. C'est clair : tout ce qu’on a connu prendra fin ici et il n’y aura plus de retour possible. On le sait depuis le début, l’arc de la saga raconte le passage à l’âge adulte d’un enfant pas comme les autres. Et, avec ce qu’on pensait être un épisode de transition, David Yates s’attaque finalement au coeur du problème. Si HP7 partie 1 marque le début de la fin, c’est surtout le début de la fin de l’enfance. Lisez ici la suite de la critique Harry Potter Bande-annonce : Choix numéro 2 : Quartier Lointain de Sam Gabarski, avec Pascal Greggory , Léo Legrand , Jonathan Zaccaï ... Synopsis : Thomas, la cinquantaine, père de famille, arrive par hasard dans la ville de son enfance. Alors qu'il se recueille sur la tombe de sa mère, il est pris d'un malaise. Quand il se réveille, son corps semble différent et le nom de sa mère n'est plus gravé sur la pierre tombale...Revenu quarante ans en arrière dans son corps d'adolescent, il décide alors de rentrer "chez lui" pour comprendre ce qui a poussé son père à les abandonner cette année-là et tenter d'empêcher cette mystérieuse disparition. Mais peut-on modifier son passé en le revivant ? L’avis de Première : S’il y a, dans le somptueux manga culte du Japonais Jirô Taniguchi, tous les éléments d’une histoire universelle, son adaptation au cinéma et à l’univers français tenait de la double gageure. Les premières images, où Thomas adulte s’endort dans un TGV ou vacille dans un cimetière, sont d’une beauté renversante, respectant les cadres de la BD : alternance de plans larges où le personnage déambule, minuscule, au milieu du décor, et de gros plans de visages ou de mains. La suite, empesée par la reconstitution proprette des années 60, cède plus à la facilité de la chronique ado. Comme si le passage à l’écran avait aplati le propos, qui ressemble soudain à un pitch de comédie américaine genre Big. Mais, même sans conserver le foisonnement originel, la fable trouve son chemin et, au bout du compte, l’émotion est là. Bande-annonce : Choix numéro 3 : Mords-Moi sans hésitation de Jason Friedberg et Aaron Seltzer, avec Ken Jeong Synopsis : Le cœur de Becca est écartelé entre deux garçons ; l’un, mystérieux, ténébreux et trop pâle pour être en bonne santé, et l’autre équilibré et gentil qui lui fait penser à « un petit frère gay ». Dans sa quête amoureuse pour les départager, Becca va devoir affronter un dîner de famille (sans en devenir elle-même le plat principal), et échapper à un groupe de vampires aux allures de Black Eyed Peas qui aimeraient eux aussi la déguster !Comme si ses difficultés sentimentales (et gastronomiques) ne suffisaient pas, Becca doit aussi compter avec un paternel obsédé du contrôle, qui la voit encore comme une petite fille et insiste pour la transporter partout dans un porte-bébé…Le bal de fin d’année approche, et Becca va devoir faire des choix difficiles. Heureusement, pour l’aider, elle trouvera pas mal de monde, d’Alice (venue d’un mystérieux Pays des merveilles) à Lady GaGa ! Bande-annonce : Choix numéro 4 : Le nom des gens de Michel Leclerc, avec Jacques Gamblin , Sara Forestier , Zinedine Soualem Synopsis : Bahia Benmahmoud, jeune femme extravertie, se fait une haute idée de l'engagement politique puisqu'elle n'hésite pas à coucher avec ses ennemis pour les convertir à sa cause - ce qui peut faire beaucoup de monde vu qu'en gros, tous les gens de droite sont ses ennemis. En règle générale, elle obtient de bons résultats. Jusqu'au jour où elle rencontre Arthur Martin - comme celui des cuisines - quadragénaire discret, adepte du risque zéro. Elle se dit qu'avec un nom pareil, il est forcément un peu facho. Mais les noms sont fourbes et les apparences trompeuses...Ce film est présenté en ouverture de la 49ème Semaine de la Critique. L’avis de Première : Bonne nouvelle : s’ils n’oublient jamais que leur objectif est de faire rire, Michel Leclerc et sa coscénariste Baya Kasmi ont compris qu’une bonne comédie se devait avant tout d’être un bon film. Ils ont donc choisi de raconter une histoire qui leur tient à coeur, exploration lucide et souvent hilarante de leurs origines qui, doublée d’une réflexion incisive sur le sens de l’engagement politique, se paie le luxe de mettre en pièces notre glorieux débat sur l’identité nationale. Plutôt que de brosser à gros traits les archétypes habituels, ils ont choisi de confectionner, avec une infinie tendresse, des personnages auxquels on ne cesse jamais de croire. Et plutôt que de puiser dans la grande tradition des Charlots, Michel Leclerc est allé chercher son inspiration visuelle du côté de l’inventivité fantaisiste du Woody Allen d’Annie Hall. Comme un miracle n’arrive jamais seul, l’alchimie entre les acteurs est là. Tandis que Gamblin dépouille progressivement son personnage de toutes ses couches de névroses avec une grâce bouleversante, Sara Forestier donne chair à son improbable pasionaria avec une irrésistible conviction. Bande-annonce : Choix numéro 5 : Outrage de Takeshi Kitano avec Takeshi Kitano , Jun Kunimura , Ryo Kase ... Synopsis : Plusieurs caïds de second rang se réunissent lors d'un festin avec «Monsieur le Président», chef de l'organisation mafieuse Sanno-kai qui règne sur Tokyo et son agglomération. Kato, numéro 2 de Sanno-kai, déconseille à Ikemoto de trafiquer au grand jour avec Murase, un ancien avec qui il a scellé un pacte en prison. Afin d'atténuer les soupçons de M. le Président, Ikemoto confie à son acolyte Otomo une sale besogne : s'attaquer, en douceur, à Murase.Les agissements d'Otomo marquent le début d'une longue série de divisions et de trahisons. Très vite, les clans de yakuza noient dans le sang leur quête impérieuse de pouvoir et d'argent.Les caïds se défient pour monter dans les rangs de l'organisation à coups de complots et d'accords mort-nés. Dans ce monde corrompu dépourvu de héros, seuls s'affrontent les méchants dans une guerre ultraviolente.Ce film est sélectionné en compétition officielle pour le 63ème Festival de Cannes. L’avis de Première : Avec Outrage, le cinéaste japonais ressort les flingues. Ce n’est pas que l’on n’aime pas Achille et la Tortue, mais le yakuza froid comme une glace au thé vert nous manquait. Pour ne pas refaire Sonatine (1995) ou Aniki mon frère (2000), Takeshi débarrasse son polar des fioritures romanesques et invite le public à suivre une partie d’échecs du point de vue d’un pion. Le film n’est qu’une suite de manigances et de meurtres : des gens qui complotent, des gens qui tuent ; action, réaction. À la fois sec et complexe, Outrage ne s’apprivoise pas facilement et paraît vain par moments. Pourtant, ce tourbillon implacable est bien une évocation désespérée des dérives du libéralisme et de la façon dont le pouvoir, quel qu’il soit, est utilisé de nos jours : sans honneur et sans égards. Malgré l’accueil mitigé qu’il a reçu au dernier festival de Cannes, Outrage est un vrai bon Kitano. Bande-annonce :