Choix n°1 : Interstellar, de Christopher Nolan, avec Matthew McConaughey, Jessica Chastain...Synopsis : Alors que la vie sur Terre touche à sa fin, un groupe d’explorateurs s’attelle à la mission la plus importante de l’histoire de l’humanité : franchir les limites de notre galaxie pour savoir si l’homme peut vivre sur une autre planète…L'avis de Première : Au-delà du trip cosmique, l'odyssée SF de Christopher Nolan montre surtout sa capacité à émouvoir. La première image d’"Interstellar" résume le projet esthétique du nouveau Christopher Nolan : tout embrasser du regard. L’infiniment grand et l’infiniment petit, hier et demain, les confins du cosmos et les sols arides du Midwest, les récits éternels de l’Amérique et les grands problèmes écologiques de notre temps, la froideur tétanisante du cinéma de Kubrick et les effusions doudou de celui de Spielberg. (...) "Interstellar" a beau se présenter comme un trip cosmique ample et vertigineux, il ne s’apprécie en réalité que comme un étonnant mélo chuchoté. (Lire la suite ici)Bande-annonce : Choix n°2 : Paradise Lost d'Andrea Di Stefano, avec Benicio Del Toro, Josh Hutcherson...Synopsis : Nick pense avoir trouvé son paradis en rejoignant son frère en Colombie. Un lagon turquoise, une plage d’ivoire et des vagues parfaites, un rêve pour ce jeune surfeur irlandais. Il y rencontre Maria, une magnifique colombienne. Ils tombent follement amoureux. Tout semble parfait…jusqu’à ce que Maria le présente à son oncle : Pablo Escobar.L'avis de Première : La Colombie, ses plages, ses filles... et ses barons de la drogue. Paradise Lost est un parcours initiatique, le récit des illusions perdues d’un surfeur en quête d’idéal dont la vie bascule le jour où il tombe amoureux de la nièce de Pablo Escobar. Et quand Benicio Del Toro débarque dans le film avec la moustache du narcotrafiquant, il en bouleverse les enjeux de la même manière. Le magnétisme de l’acteur est si puissant qu’il bouffe l’écran, et sa version d’Escobar en patriarche à survêt vaut sans conteste le déplacement. On a beau se plaindre que le cinéma ronronne en produisant du biopic à la chaîne, cette fois, on regrette que le premier long métrage d’Andrea Di Stefano n’en soit pas un. Quand on a un acteur de cette trempe, on le met dans tous les plans. Face à lui, le rescapé de Hunger Games Josh Hutcherson n’est pas vraiment à la hauteur (on a bien compris que c’était le but) et fait du thriller biographique qu’on aimerait voir la toile de fond (de luxe) de son passage à l’âge adulte.Bande-annonce : Choix n°3 : Une nouvelle amie, de François Ozon, avec Romain Duris, Anaïs Demoustier...Synopsis : À la suite du décès de sa meilleure amie, Claire fait une profonde dépression, mais une découverte surprenante au sujet du mari de son amie va lui redonner goût à la vie.Libre adaptation d'Une amie qui vous veut du bien de Ruth RendellL'avis de Première : Alors qu’elle enterre son amie, Claire (Anaïs Demoustier, éblouissante) revit en accéléré leur rencontre, leur pacte et toutes ces choses que Laura a faites avant elle : séduire un homme, se marier, donner naissance à une petite fille. Et mourir. D’emblée, on les connaît toutes les deux, l’une hyper féminine, l’autre un peu dans l’ombre. Ce que raconte François Ozon de façon iconoclaste, sensible et profonde, c’est le retour dans la lumière de Claire. Il aura fallu pour cela qu’elle rencontre une femme blonde cajolant le bébé de la disparue. Or cette femme n’est autre que David (Romain Duris, étrangement sobre), maquillé jusqu’au bout des ongles. Passé la surprise et la colère, Claire est traversée par bien des sentiments. La question du genre, de la différence, de l’acceptation de l’autre est au centre d’Une nouvelle amie. Épousant l’évolution des personnages et de leur désir, la mise en scène, très maîtrisée, plonge le spectateur dans divers états tant le cinéaste explore de pistes. Il y a notamment celle du conte, où les filles portent des tabliers roses et où le château des parents de Laura ressemble à celui de la Belle au bois dormant. La comédie almodovarienne, avec le plaisir du travestissement, les joyeuses virées shopping, la sensualité des peaux et des étoffes. Enfin, il y a l’empreinte du mélodrame à la Douglas Sirk où le chemin pour accéder au monde de l’autre est semé d’embûches, où les obsessions amoureuses sont aussi effrayantes que magnifiques. Foisonnant, drôle et retors, le film passionne, questionne et bouscule. Et ce, bien après sa conclusion.Bande-annonce : Retrouvez les autres sorties ciné de la semaine ici