Choix n°1 : Snowpiercer - Le Transperceneige, de Joon-ho Bong, avec Chris Evans, Tilda Swinton...Synopsis : « Contrôler la Machine, c’est contrôler le Monde ! »2031. Une nouvelle ère glaciaire. Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s’arrêter. Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace, s’est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d’hommes entraînés par l’un d’eux tente de lutter. Car l’être humain ne changera jamais.Adaptation de la BD de Jacques Lob, Benjamin Legrand et Jean Marc Rochette,Le TransperceneigeL'avis de Première : Snowpiercer – Le Transperceneige devrait marquer l’histoire du cinéma SF. À dire vrai, le film ne ressemble à rien de connu. Les séquences liminaires peuvent évoquer des standards comme Soleil vert (Richard Fleischer, 1974), la suite, plus du tout. La représentation cauchemardesque du futur que proposait la bande dessinée d’origine faisait déjà froid dans le dos. Bong Joon-ho lui apporte un traitement unique. De Memories of Murder à Mother, en passant par The Host, le réalisateur a déjà prouvé par le passé qu’il savait véhiculer des émotions contradictoires dans une même scène. Il offre ici un film somme jamais sur des rails qui, au gré des différents compartiments, fait voyager d’une tonalité à une autre (du bouffon au tragique, du gore à la farce), d’un pays à un autre. Le cinéaste sud-coréen sidère autant par sa direction d’acteurs (Tilda Swinton, démentielle en créature-sbire) que par ses idées de mise en scène (mouvements de caméra, gestion de l’espace). La seule faiblesse réside peut-être dans le twist final, qui nous renvoie à des digressions verbeuses façon Matrix Reloaded sur le Créateur, le sens de la vie, notre condition de Sisyphe, etc. Mais pas d’accident ferroviaire pour autant : à l’instar des superproductions SF de Paul Verhoeven dans sa période hollywoodienne, les moyens colossaux ne brident jamais la folie baroque, le goût du mystère, les visées poétiques et la liberté d’un artiste qui, derrière les oripeaux du genre, balance une méchante parabole politique.Bande-annonce : Choix n°2 : Thor : Le Monde des Ténèbres, d'Alan Taylor, avec Chris Hemsworth, Natalie Portman...Synopsis : Thor : le monde des ténèbres nous entraîne dans les nouvelles aventures de Thor, le puissant Avenger, qui lutte pour sauver la Terre et les neuf mondes d’un mystérieux ennemi qui convoite l’univers tout entier... Après les films Marvel Thor et Avengers, Thor se bat pour restaurer l’ordre dans le cosmos, mais une ancienne race, sous la conduite du terrible Malekith, un être assoiffé de vengeance, revient pour répandre les ténèbres. Confronté à un ennemi que même Odin et Asgard ne peuvent contrer, Thor doit s’engager dans son aventure la plus dangereuse et la plus personnelle, au cours de laquelle il va devoir s’allier au traître Loki pour sauver non seulement son peuple et ceux qui lui sont chers, mais aussi l’univers lui-même.L'avis de Première : Le film déploie un univers de fantasy coloré et distrayant (des vaisseaux spatiaux, des rayons lasers, des épées, tout un arsenal médiéval-technologique), où ont été digérées de nombreuses influences visuelles : mais les images psyché de Jack Kirby ou Walt Simonson (fameux illustrateurs de la BD Thor) sont oubliées au profit d'une esthétique bien de notre époque, beaucoup plus techno/SF, afin de préparer au prochain film Marvel Les Gardiens de la Galaxie, prévu comme un grand space opera. Les scènes d'action s'enchaînent gaillardement, jusqu'à un final assez grandiose articulé autour de la téléportation. Le fun, voilà l'intérêt de ce Monde des Ténèbres : alors que l'on proclame la mort du blockbuster hollywoodien, il n'y a guère plus que Marvel pour offrir avec régularité ces divertissements réjouissants à très grand spectacle. (Lire la suite ici)Bande-annonce : Choix n°3 : Fonzy, d'Isabelle Doval, avec José Garcia, Audrey Fleurot...Synopsis : Diego Costa est livreur dans la poissonnerie familiale, où il travaille auprès de ses frères, Enrique et Manuel, et leur père Ramon. Au moment où Diego apprend que sa fiancée Elsa est enceinte, cet éternel adolescent de 42 ans découvre qu'il est le géniteur de 533 enfants. Dans la foulée, il apprend également que 142 de ses enfants se sont regroupés dans un collectif qui veut faire invalider la clause d'anonymat qu'il a signée lors de dons de sperme effectués dans les années 80. Paniqué, Diego refuse de révéler son identité et demande à Quentin, son ami avocat de l'aider à faire valoir ses droits. Parallèlement aux démarches judiciaires, pour tenter de convaincre leur géniteur de se dévoiler, les 142 enfants du collectif lui envoient une enveloppe contenant chacun de leur profil. Happé par une curiosité viscérale, Diego ne peut s'empêcher d'ouvrir l'enveloppe afin de découvrir qui sont ses enfants. Sans en parler à personne, Diego part incognito, à leur rencontre. Les moments intenses partagés avec sa nombreuse progéniture, provoquent peu à peu chez Diego, un profond désir de paternité. Heureux mais en plein dilemme, Diego devra choisir entre une vie normale avec Elsa ou accepter d'être le père de 533 enfants.L'avis de Première : Ce remake français du Starbuck de Ken Scott manque de surprises si l’'on a bien en tête la comédie québécoise sortie en 2012 chez nous. Mais le sujet et les questions qu’il soulève sur la paternité, la difficulté de grandir et l’affection qui naît entre les êtres les plus disparates restent forts, même sous la drôlerie. José Garcia campe avec talent le cadet d’'une famille espagnole (et non polonaise) qui vend du poisson (et non plus de la viande) et on peut ainsi s’'amuser au jeu des différences, pas si nombreuses. Autour de lui, le choeœur des acteurs est à l’'unisson. S’en détache un personnage dingue : celui de Xavier, l’'un des rejetons, musicien de heavy metal au look gothique – campé par le jeune Solal Forte, épatant – qui vient squatter le canapé de Diego. Dans la deuxième partie, moins fidèle au modèle et plus inventive, on retrouve un peu de la folie douce qui régnait sur le premier long d’'Isabelle Doval, Rire et châtiment. C’est tant mieux.Bande-annonce : Les autres sorties ciné de la semaine sont ici