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Choix n°1 : Vice Versa, de Pete Docter, avec les voix de Charlotte Le Bon, Pierre Niney...Synopsis : Grandir n’est pas de tout repos, et la petite Riley ne fait pas exception à la règle. À cause du travail de son père, elle vient de quitter le Midwest et la vie qu’elle a toujours connue pour emménager avec sa famille à San Francisco. Comme nous tous, Riley est guidée par ses émotions – la Joie, la Peur, la Colère, le Dégoût, et la Tristesse. Ces émotions vivent au Quartier Général, le centre de contrôle de l’esprit de Riley, et l’aident et la conseillent dans sa vie quotidienne. Tandis que Riley et ses émotions luttent pour se faire à leur nouvelle existence à San Francisco, le chaos s’empare du Quartier Général. Si la Joie, l’émotion dominante de Riley, tente de rester positive, les différentes émotions entrent en conflit pour définir la meilleure manière de s’en sortir quand on se retrouve brusquement dans une nouvelle ville, une nouvelle école et une nouvelle maison.L'avis de Première : Drôle, émouvant, Vice-Versa est donc audace, intelligence et poésie. Un grand projet qui s’incarne dans une belle idée, pixarienne en diable : les interrogations du scénario ont toutes par définition une représentation visuelle. Au fond, ce que questionne Pete Docter, c’est bel et bien le début de l’adolescence, ce moment de l’existence où les contradictions bouillonnent, où le repli sur soi se heurte à la volonté de normalisation et d’extériorisation, sans doute une métaphore de la situation du studio lui-même, conscient de s’être éloigné de sa période d’innocence. "La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste", disait Victor Hugo (et Toy Story 3). Le film cherche donc jusqu’au bout à incarner sur l’écran cette idée que Tristesse et Joie sont indissociables l’une de l’autre. Ajoutez-y des réflexions métaphysiques (de petites créatures vivant dans nos têtes et actionnant nos émotions ? Au cœur d’un Disney qui nous fait rire et pleurer en sachant très bien comment "pousser nos boutons" ?), et vous aurez une bonne idée de ce que prétend être le film. Un Là-Haut version teen, un Nemo où l’océan aurait été remplacé par le cortex. Le Toy Story des émotions. (Lire la suite ici)Bande-annonce :  Choix n°2 : Mustang, de Deniz Erguven, avec Güneş Nezihe Şensoy, Doğa Zeynep Doğuşlu...Synopsis : C'est le début de l'été.Dans un village au nord de la Turquie, Lale et ses quatre sœurs rentrent de l’école en jouant innocemment avec des garçons.La débauche supposée de leurs jeux suscite un scandale aux conséquences inattendues.La maison familiale se transforme progressivement en prison, les cours de pratiques ménagères remplacent l’école et les mariages commencent à s’arranger.Les cinq sœurs, animées par un même désir de liberté, détournent les limites qui leur sont imposées.L'avis de Première : Un jour estival, Lale et ses quatre sœurs grimpent sur les épaules de camarades de classe pour s’amuser. Mais leurs jeux innocents passent pour un "acte de masturbation sur la nuque des garçons". Déshonorés, leur grand-mère et leur oncle les enferment. Elles passeront l’été à attendre chacune leur tour un mariage arrangé. Des jeunes filles emprisonnées gisant en petite culotte sur leur lit, qui suscitent la convoitise… On pense forcément à "Virgin Suicides", mais la condition féminine en Turquie est moins glamour que celle de l’Amérique puritaine des années 70. Premier long d’une réalisatrice turque issue de la Fémis, ce "Mustang" a la fougue d’un film vraiment racé.Bande-annonce :  Choix n°3 : Spy, de Paul Feig, avec Melissa McCarthy, Jude Law, Jason Statham...Synopsis : Susan Cooper est une analyste de la CIA, bureaucrate et sans prétention. Elle est l’héroïne méconnue qui agit dans l’ombre au cours des missions les plus dangereuses de l’agence. Mais lorsque son co-équipier se retrouve pris au piège et que la vie d’un autre agent est mise en danger, elle se porte volontaire pour infiltrer un réseau de dangereux trafiquants d’armes, afin d’empêcher une catastrophe mondiale...L'avis de Première : Que faire de Melissa McCarthy ? Depuis qu’on l’a découverte en train de déféquer dans un lavabo (Mes meilleures amies), l’industrie cherche à lui offrir un écrin à la hauteur de sa furia comique. Tammy, Arnaque à la carte, Les Flingueuses… Jusqu’à présent, ce n’était pas brillant, mais là, on touche au but. Conçu par le pygmalion Paul Feig, le film a beau revêtir les atours d’une parodie d’espionnage dégénérée, tendance Agent zéro zéro, il s’approche de l’idée qu’on s’était toujours fait d’un "McCarthy show" – excessif, délirant, irrésistible (même si une vanne sur deux tombe à plat). L’avenir de la comédie US repose sur les épaules de cette femme. Et vu le désert alentour, c’est une vraie bonne nouvelle.Bande-annonce :  Les autres sorties ciné de la semaine sont ici