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En souvenir de Michel Galabru, retour sur ses plus grands nanars

Il a bien eu un César pour Le Juge et l'assassin, il a joué pour Godard et Mocky, mais ne vous trompez pas : Michel Galabru est d'abord un acteur populaire, un spécialiste du nanar. Passé quelque comédies navrantes des sixties qui ont la particularité de se finir en « eur » (Les baratineurs, Les enquiquineurs, La cuisine au beurre…) le regretté Michel Galabru aura collectionné les vrais, les purs, les beaux nanars durant les deux décennies suivantes. Voir 6 exemples zazous sauvés de l’insauvable par son cabotinage “out of this world”.    

La Dernière bourrée à Paris de Raoul André (1973)

 

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Galabru retrouve son metteur en scène fétiche d’autres comédies vaguement drôles (Le bourgeois gentil mec, Le Grand bidule)  pour ce rip off franchouillard du Dernier Tango A paris ou une jeune auvergnate, sous l’influence du chef d’oeuvre de Bertolucci, plaque son amant pour un inconnu. Galabru, comme dans beaucoup de films de sa nanar-ographie ne fait que passer. Et un critique traumatisé d’écrire à l’époque : "Pour les générations futures, La Dernière bourrée à Paris pourra servir de mètre étalon à l’imbécillité contemporaine". Dont acte. 

Le Furher en folie de Philippe Clair (1974)

 

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Monsieur Achtung ! Tel est le nom du personnage qu’incarne Michel Galabru :  un ex arbitre germano/suisse qui, se confiant à Georges De Caunes (le père d’Antoine dans son propre rôle !) lors d’une interview télévisée, fait découvrir à la France entière qu’ Hitler a aussi été champion de foot durant son mandat de dictateur. La preuve est à l’écran avec la retransmission du match effectivement arbitré par Galabru roulant des yeux. A signaler qu’Alice Sapritch joue Eva Braun. Et que le film n’est pas tiré d’un fait divers réel.

Les bidasses aux grandes manoeuvres de Raphael Delpard (1981)

 

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Contextualisons : Les Bidasses au grandes manoeuvres est un sous Bidasses au pensionnat lui- même sous Embraye bidasse ça fume lui mêle sous Arrête ton char bidasse lui même sous Bidasses s’en vont en guerre lui même suite directe des Bidasses en folie lui même fer de lance de bidasse-mania qui aura perduré du début des années 70 au milieu des années 80. Dans le rôle d’un colonel dépassé par une bande de trouffions dégénérés, Galabru cabotine sans espoir de retour. Et c’est pourtant sur ce tournage qu’il croise un jeune assistant dénommé Luc Besson qui lui offrira quatre ans plus tard un rôle de flic dans Subway. Comme quoi le nanar mène à tout !

On l'appelle catastrophe de Richard Balducci (1983)

 

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Scénarisée, dialoguisée et réalisationée par l’inventeur des Gendarme avec De Funès (Richard Balducci, décédé le 8 décembre dernier), une comédie gênante conçue sur mesure pour les grimaces sous Jerry Lewis-sienne de Michel Leeb alors en pleine période d’imitation africaine (et chinoise). Galabru joue un directeur de banque dépassé  par tout : du jeu de Michel Leeb, aux gags rock ‘n roll ("je suis blanc comme neige"  dit un Michel Leeb innocent à un africain)   

Adam et Eve de Jean Luret (1984)

 

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Imaginez donc une version d’Adam et Eve avec Michel Galabru et Alice Sapritch dans les rôles titres ! Et sous la houlette d’un certain Jean Luret, petit stakanoviste de l’âge d’or du porno français  responsable d’une poignée de films cochons complètements oubliés (Fiche mâle cherche prise femelle, Parfum d’une petite culotte, Pépées la baise… c’est  de lui tout ça !). Clou du film : Galabru faisant le pitre en collant rose avec une feuille de vigne au niveau du zgeg. Troublement érotique cette affaire là ? On n’ira pas jusque là…

Ne prends pas les poulets pour des pigeons de Jean Rollin (1985)

 

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Galabru joue un commissaire chargé de démanteler un réseau  de trafiquants de drogues officiant à Nice dans une fabrique de masques de carnaval. Certes…  Sous le pseudo de Michel Gentil (le même qu’il a utilisa pour tourner quelques pornos) Jean Rollin, cinéaste es fantastique, s’essaie au rire (ou, tout du moins, à l ‘esquisse de sourire) avec cette comédie si navrante qu’elle fut retirée de l’écran (un seul !) au bout de deux jours d’exploitation.