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Même s'il fait dans la surenchère de clins d'oeil geeks.

En 2014, Phil Lord et Christopher Miller redonnaient un coup de fouet à la marque aux briques jaunes et au cinéma d'animation tout entier avec La Grande Aventure Lego. Un film au rythme démentiel, objet pop totalement dans son époque qui multipliait les références. Lord et Miller sont depuis partis faire un tour du côté d'une galaxie lointaine, très lointaine et c'est Chris McKay (superviseur des effets spéciaux et chef monteur de La Grande Aventure Lego) qui a pris la relève pour le premier spin-off de la franchise : Lego Batman

Et comme s'il avait besoin de prouver au monde qu'il est le digne successeur de son aîné, le film démarre avec un enchaînement hystérique de dialogues et de scènes d'action, où le Joker met en place un plan diabolique pour détruire Gotham City. On est à deux doigts de la crise d'épilepsie quand soudain le rythme vrille avec une brutalité inattendue. 

Un coffre à jouets

Batman retourne au manoir Wayne après avoir mis en échec son ennemi juré. Là, seul face à son micro-ondes avec un homard préparé par Alfred à réchauffer, le Chevalier Noir n'est plus que l'ombre de lui-même. Sous le costume se cache un type triste, incapable d'exprimer ses sentiments et profondément marqué par le meurtre de ses parents. Lego Batman joue avec cette double personnalité en permanence et en profite pour revisiter avec malice tous les traumas de l'Homme chauve-souris, à travers les différents longs-métrages qui lui ont été consacrés - et même la série des années 60, images d'archives à l'appui. 

À partir de là, plus rien n'arrête ce film aux allures de coffre à jouets, qui pioche joyeusement dans à peu près tous les gadgets et les costumes de Batman. Une aventure peuplée de personnages secondaires forts (l'hilarant Robin), techniquement irréprochable, en forme d'hommage au Chevalier Noir avec juste ce qu'il faut de taquinerie pour moquer l'icône. On n'aurait pas été loin du sans faute si le scénario ne faisait pas dans la surenchère de clins d'oeil geeks ("Regardez tous les guests qu'on a, regardez bien !"), histoire d'exposer toutes les licences chèrement acquises par Lego. Dommage, Lego Batman n'avait vraiment pas besoin de ça pour exister. 

Précision : le film a été vu en VF, loin d'être mauvaise, contrairement à ce qu'un casting vocal opportuniste pouvait laisser croire.

Lego Batman, au cinéma le mercredi 8 février.