Le cinéaste, président d'un festival majeur en Turquie, n'a pas supporté les critiques du Ministre de la Culture et a quitté l'événement ce dimanche.RFI rapporte qu'Emir Kusturica, invité à présider le jury du 47ème festival cinématographique d'Antalya, en Turquie, a claqué la porte de l'événement ce dimanche 10 octobre 2010. La raison de sa colère ? Il n'aurait pas supporté les insultes et menaces de boycott à son égard, l'homme étant accusé de minimiser les crimes serbes. Le réalisateur serbo-bosniaque, acclamé pour ses films (Palme d'Or en 1995 pour Underground, César du Meilleur Film de l'Union Européenne pour La vie est un miracle en 2005...) a été insulté lors de la soirée d'inauguration du festival, samedi soir, par un élu local. Pire : le ministre de la culture turc, Etugrul Günay, a dénoncé "les prises de positions controversées" d'Emir Kusturica lors de la guerre de Bosnie et a boycotté le festival.Résultat, dimanche, une conférence de presse était improvisé pour permettre à Kusturica de réagir aux attaques. Il a ainsi déclaré : "Ce pourquoi je combattais [pendant la guerre en Bosnie] c’était pour une Yougoslavie unie", avant d'ajouter avec colère : "Je considère le ministre de la Culture de ce pays comme un ennemi car il le mérite. (...) C'est de la barbarie et des méthodes primitives", puis a quitté les lieux sur ces mots : "Dans une telle atmosphère, il est impossible de parler d'art". On ne sait pas pour l'instant quel impact aura cet incident diplomatique, mais les organisateurs de l'événement se sont dits "dépassés" par la polémique, et regrettent de tels emportements, alors que, jusqu'ici, Kusturica était accueilli comme une star en Turquie, qu'il vienne y présenter ses films ou y jouer de la musique.