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L’un propose des sujets romantiques et poétiques, l’autre est plutôt passionné, voire violent. Coréens tous les deux, peu connus en France en dehors des cinéphiles passionnés de cinéma asiatique, et portant chacun des noms aux consonances quasi-identiques (Sang-soo, qui peut être orthographié collé ou non, est en fait un prénom), il est difficile de les différencier. Vous voulez épater vos amis lors du festival de Cannes ou simplement arrêter de vous mélanger les pinceaux entre Im et Hong ? Première vous propose un petit guide ludique pour distinguer les deux cinéastes.Par Deana SaadounHong Sangsoo le romantique torturéHong Sangsoo est un habitué du Festival de Cannes. En 1998, Le pouvoir de la province de Kangwon avait reçu une mention spéciale dans le cadre d'Un Certain Regard. Son film La Femme est l’avenir de l’Homme concourait pour la Palme d’Or en 2004, alors que Quentin Tarantino présidait le jury. En 2010 c’est pour le film Ha Ha Ha que le réalisateur avait remporté  le Prix Un Certain Regard. Cette année il revient donc pour son drame In Another Country avec l’actrice Isabelle Huppert, dont le trailer était assez étonnant : malgré la star française à l'affiche, le cinéaste a décidé de masquer ses comédiens, qui discutent durant un plan séquence, cachés sous une tente. Hong Sangsoo est un réalisateur torturé. Il décrit dans la plupart de ses films des relations amoureuses mettant en scène des héros tiraillés. Le réalisateur porte un regard simple et naturel avec sa caméra, préférant la poésie et les plans simples aux montages rocambolesques. Peut-être une façon d’expliquer l’apparent amateurisme du trailer In Another Country. Le trio amoureux est également une thématique récurrente dans les films de l’auteur.Im Sang-soo, cinéaste sulfureuxIm Sang-Soo, évoque à travers son cinéma des sujets beaucoup plus contemporains que son homologue : sexe, politique, argent, corruption : il touche à tout, quitte à choquer ses compatriotes. Dans son thriller érotico-financier L’ivresse de l’argent, bientôt projeté à Cannes en sélection officielle, il met en scène un jeune homme ambitieux, interprété par Kim Kang-Woo. Le jeune homme est engagé comme secrétaire chez les Paik, une famille extrêmement riche dont il doit gérer les finances, mais sa relation devient très vite ambigüe avec la femme de son patron. La situation empire lorsqu'ils lui présentent leur fille, une magnifique coréenne d'une vingtaine d'années. Une sorte de réadaptation moderne des liaisons dangereuses, où l'argent permet d'exercer un certain pouvoir, même sexuel, sur ses employés.  Jugez plutôt :Im Sang-soo a déjà monté les marches du Festival de Cannes l’année dernière avec The Housemaid dont L’ivresse de l’argent suit quelque peu le même esprit : Euny engagée comme aide-gouvernante dans une riche maison, entretient une liaison avec Hoon, le mari de la famille. Commence alors un jeu dangereux.Le réalisateur avait également tourné en 2005 Une Femme coréenne, où l’actrice Yun Yeo-Jung, qui tient le rôle de la mère Keumok dans L’ivresse de l’argent, jouait également une sorte de cougar tombant sous le charme de son très jeune voisin. Son film suivant, The President's Last Bang fut quant à lui sélectionné par la quinzaine des réalisateurs de Cannes en 2005 et causa un véritable scandale en Corée du Sud à cause de son sujet polémique : le film traitait ouvertement de l'assassinat du président Park Chung-hee.Retrouvez Deana Saadoun sur TwitterSélection officielle du 65ème festival de CannesSuivez toute l'actu cannoise sur notre dossier spécial avec Orange Cineday