DR

Si la collaboration entre le réalisateur américain Henry Selick et le compositeur français Bruno Coulais est une première, elle sera à réitérer à tout prix ! Parce que pour Coraline, le dernier film de Selick, Coulais (auteur de la BO de Microcosmos et des Choristes) a écrit une magnifique bande originale à l’atmosphère unique, entre rêve et cauchemar. Car, tout comme le film, la musique passe d’un monde à l’autre : de la légèreté (Dreaming) à l’angoisse (The supper), mais aussi du jazz (Fantastic garden) au synthé et bruitages (Wybie). Le tout crescendo. Coulais utilise un florilège d’instruments (piano, clochettes, violon) et de sons (grincements et autres bruitages) pour nous offrir une musique très riche et très travaillée. Let’s go en est un exemple parfait. Des nombreux styles habitent chaque chanson ; si la procédure est risquée, et parfois déconcertante pour l’auditeur, elle est également source de densité. Accompagnés sur certains titres par la soliste Mathilde Pellegrini, les morceaux sont gorgés d’émotion, soulignée par des notes aigües et des petits tintements. Les cuivres, les cordes graves et les chuchotements accentuent, eux, le côté sombre de cette BO. Et tout au long de l’album, se balade ce qui pourrait s’appeler Coraline’s theme, mais qui s’intitule tantôt Installation, tantôt Alone, ou encore Party. L’air est envoutant, surtout lorsque les chœurs s’y ajoutent. L’album comporte en tout 32 pistes, toutes assez courtes. En découle un léger sentiment de frustration, car on se serait bien laisser emporter quelques secondes de plus par Fantastic garden ou Reunion. C’est bien la seule chose que l’on regrettera dans cette envolée lyrique, mêlant crainte et douceur. Par Caroline Vasserot CoralineLabel : Naïve Dispo depuis le 2 juinEnviron 14 €